Déicide - Tome 1 - Défier le destin

Déicide - Tome 1 - Défier le destin

Darcash


1. Prologue

Tout n'était que ruine et chaos.

Le plafond s'effondrait comme si un groupe de trolls ivres dansait à l'étage d'au dessus, et les murs se lézardaient de failles qui s'étendaient à vue d'œil.
Le sol devenait de plus en plus instable, à mesure qu'il se craquelait et menaçait de céder, à l'image du plafond.

De chaque couloir résonnaient les cris de panique et les plaintes des victimes qui risquaient de finir ensevelies à n'importe quel moment. Certains avaient déjà fini sous les décombres, et d'autres tentaient de les tirer de là.

La tâche tenait plus souvent du déni et de la folie que du courage et de l'abnégation, car rares étaient ceux qui avaient survécu aux effondrements, souvent de façon douloureusement évidente.

Au milieu de cette scène de désolation, une jeune femme courait.

Quelqu'un qui la connaissait aurait pu affirmer qu'elle était passée maître dans cette discipline. Elle avait grandi en courant d'abord après ses amis, puis en pourchassant ses ennemis et ses proies. Récemment, elle avait appris à fuir plutôt que pourchasser, et elle détestait cela plus que tout.
Cependant, si la jeune femme était douée pour la course, c'était loin d'être là qu'elle brillait le plus. Ceux qui ne détalaient pas assez vite l'apprenaient bien vite en général. Et ceux qui la rattrapaient tendaient à le regretter.

Elle courrait vers sa nouvelle cible, évitant les obstacles qui se dressaient sur son chemin, et dirigeait son regard vers le plafond en guettant les éboulements. La coureuse ignora les cris et les appels à l'aide qui lui parvenaient de toutes les directions.

Elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps, même pour sauver des vies.
Si elle le faisait, la ville, si ce n'est le pays, serait perdu.

L'énergique demoiselle dérapa en tournant à une intersection, prenant appui sur un mur pour se propulser dans la direction qu'elle désirait. Sa longue cape de voyage dansait derrière elle quand elle bougeait, et accompagnait chacun de ses sauts et autres acrobaties.
Pour une fille des montagnes, ce terrain accidenté n'était qu'une formalité.

Cinq gardes apparurent devant elle et la pointèrent du doigt.
Même si son visage était caché par sa capuche, ils n'avaient pas eu de mal à la reconnaitre, et prenaient des positions de combat.

Quel professionnalisme ! déclara sarcastiquement une voix éthérée. La capitale est au bord de la destruction, le palais ne sera plus qu'un champ de ruine, mais les gardes n'oublient pas que tu t'es introduite ici sans leur permission ! Un peu plus, et on pourrait penser qu'ils en pincent pour toi !

Ignorant le commentaire peu productif qu'elle seule avait pu entendre, l'encapuchonnée accéléra sa course pour rejoindre le garde le plus proche.

Il pointait sa lance vers elle, mais la vaillante fit un pas de côté au dernier moment sans ralentir, donnant l'impression qu'elle glissait le long de son arme. Elle le gratifia d'un coup de genoux au ventre avant de passer au garde suivant qui abattait son épée vers elle.
La combattante agrippa le poignet de l'épéiste avant de faire pivoter sa main de quatre-vingt-dix degrés. L'écœurant bruit d'os brisé, suivi d'un hurlement de souffrance, figea de terreur les trois autres gardes qui voyaient la furie fondre vers eux.

Le plus brave d'entre eux se dressa entre ses camarades et leur ennemie, bouclier levé. Cette dernière sourit, amusée par cette courageuse tentative désespérée. Elle tendit les muscles de son bras droit. Le garde au bouclier eut à peine le temps de remarquer qu'une énergie obscure recouvrait le bras de son assaillante avant qu'elle ne l'attaque. Elle frappa le bouclier avec tant de force que l'épaule du garde se déboita sous le choc. Sa protection fut plaquée violemment contre lui, brisant quelques cotes malgré son armure, et il décolla en arrière.

Un seul de ses camarades avaient eu la présence d'esprit de se jeter sur le côté. Le projectile humain percuta un de ses collègues, et ils s'écrasèrent tout deux au sol en grognant de douleur.
Le dernier garde valide essayait de se relever, mais la brute le neutralisa en piétinant sa cheville si fort que la dalle en dessous se fissura.
Elle laissa derrière elle ses victimes agonisantes qu'elle oubliait déjà.

Tu ne crois pas que tu y es allé un peu fort ? Ils ne faisaient que leur travail...

– Ouais, ben j'ai un truc plus important à faire, alors ils avaient qu'à pas rester sur mon chemin ! râla la guerrière.

Elle trouva des escaliers et les gravit rapidement. Si elle n'était pas si pressée, elle se serait sûrement attardée sur l'architecture et les décorations qui défilaient autour d'elle, mais elle n'avait plus qu'une seule chose en tête, et ce n'était pas le tourisme.

Arrivée au dernier étage, la battante se rua vers la plus proche fenêtre, et ne survécut que grâce à ses réflexes foudroyants.

Elle eut à peine le temps de voir ce qui se passait dehors avant de se jeter en arrière. Cinq griffes gigantesques déchirèrent le mur comme s'il était fait de papier, arrachant une grande partie du couloir en même temps.

Elle fit une roulade pour se redresser rapidement, et vit les griffes disparaître de son champs de vision.
Avec la plus grande des prudences, la furie s'approcha de l'ouverture pour examiner ce qui se passait. Elle avait perdu de vue la créature, aveuglée par la violente tempête de sable qui faisait rage dehors. Cette perturbation climatique n'avait rien de naturel, formant un dôme autour du palais sans pour autant se propager à l'intérieur du bâtiment.

Après quelques secondes de recherches, la jeune femme entendit le bruit de pierres qui se brisaient. Elle se tourna vers une tour qui volait en éclat, vingt mètres plus loin. Elle ne pouvait que discerner les contours des ruines, ainsi que de l'horreur qui l'avait ravagée. Ses six yeux rouges incandescents brillaient d'un tel éclat que l'encapuchonnée pouvait les voir.

Malgré le tumulte de sable, une lueur magique devint visible, tel un court faisceau qui osait braver les éléments.
La créature rugit, avant d'abattre un bras vers sa proie.

La lueur bougea, esquivant l'attaque qui finit de briser ce qui restait de la tour. La lumière grimpât le long du bras du monstre, et se dirigea vers sa tête. Elle planta une lame en même temps dans le bras du monstre, entaillant sa chair et lui arrachant un hurlement qui fit vibrer les tympans de la combattante, bien qu'elle était loin.

Le monstre essaya de chasser l'énervant moustique en le frappant de sa main valide, mais il esquiva de nouveau l'attaque, et riposta en lui tailladant le visage, crevant un de ses yeux.

Mais la chance de la petite lueur semblait s'être épuisée, car, par dessein ou par hasard, le monstre se retourna en donnant un coup d'aile dans son adversaire.

La combattante sentit quelque chose voler près d'elle avant de s'encastrer dans le mur derrière elle. Elle étudia l'épée à la lame brûlante qui n'avait eut aucun mal à s'enfoncer dans la pierre.
Elle la connaissait déjà, presque aussi bien que son propriétaire.

Paniquée, elle chercha de nouveau le monstre du regard. Il levait son poing vers son visage, comme s'il voulait voir de plus près ce qu'il tenait.
Puis, il ouvrit lentement sa gueule.

Accaparée par ce qui était en train de se passer, la jeune femme ne sembla pas remarquer les nouveaux gardes qui venaient de la trouver et se dirigeaient vers elle. Tout ce qu'elle voyait, c'était la créature qui s'apprêtait à dévorer sa proie.
Le dévorer, lui.

Elle paraissait d'un calme absolu quand elle empoigna l'épée qu'elle tira du mur, mais ce n'était qu'une façade qui pouvait s'effondrer aussi vite que le palais où elle se trouvait.
Tout comme l'énergie obscure qui sommeillait en elle, sa rage bouillonna à travers son corps tout entier. Elle canalisa le tout en un seul point, se concentra sur le monstre, et hurla.

Le cri n'eut aucun effet sur la pierre et les objets inanimés. Les êtres de chair et de sang, cependant, ne purent lui résister.

Les gardes titubèrent en reculant, envahis d'une terreur plus intense que tout ce qu'ils avaient jamais ressenti avant. Ils posaient des yeux fous sur celle qui venait de crier, et chaque bribe de leur être leur intimait de suivre leurs instincts, et leurs raisons partageaient cet avis.
Ils détalèrent en hurlant, laissant quelques flaques odorantes au sol.

La créature, elle, ne fut pas paniquée. Mais le choc l'avait surpris, l'interrompant dans son repas.
Elle avait relâché son emprise sur sa proie qui glissa de sa main. Une forme humanoïde chuta, mais ne s'écrasa pas au sol, plus de trente mètres plus bas.

Le vent sembla valser autour de la proie relâchée, ralentissant sa chute qu'elle dévia vers une fenêtre dans un mur proche et s'y engouffra. L'ayant aperçu, l'encapuchonnée lança l'épée de toutes ses forces dans sa direction.

Même si l'arme n'était pas faite pour un tel usage, elle toucha sa cible, détruisant une partie du mur au passage. La demoiselle avait attendu juste assez longtemps pour s'assurer qu'il ne serait plus sur le chemin.

Enragé d'avoir perdu un repas, le monstre se tourna vers l'encapuchonnée qui le défia du regard.
Elle s'était retrouvée confrontée à de nombreuses monstruosités récemment, mais aucune n'était aussi intimidante que celle qui volait devant elle.
Mais la jeune femme n'avait pas peur. Pas comme certaines de ces autres fois. Elle ne pouvait plus avoir peur.

Pas après ce que ce monstre avait tenté de faire.

La furie écarta les bras qui se recouvraient d'énergie obscure, comme si les ténèbres elles-mêmes devenaient son armure.

Devant elle, la créature se préparait elle aussi à se battre, des marques luminescentes rouges se dessinant sur tout son corps, formant des symboles inquiétants. Ses ailes, notamment, ressemblait à présent à deux yeux maléfiques qui maudissaient l'existence entière.

Décidée, la combattante défia son ennemi.

– Viens te battre, si t'es un dieu !



***

Quelques mois plus tôt...

Commentaires (1)

Isahorah

Isahorah

19/05/2024

L'histoire semble originale malgré quelques maladresses dans la construction de phrases et des répétitions malencontreuses.