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Charlotte Myers


1. Chapitre 1 - Stalker

24 août 1989

Dans l'ombre d'une ruelle sombre, je l'observe. Elle est là, belle et insouciante, à marcher dans la rue, ignorant ma présence furtive. Ses cheveux bruns ondulent légèrement au gré du vent, et ses pas résonnent doucement sur le pavé.

Je la suis depuis des semaines maintenant, chaque mouvement, chaque geste gravé dans ma mémoire. Je la connais mieux que quiconque, mais elle ne sait même pas que j'existe.

C'est ainsi que je préfère les choses. Être invisible, observer de loin, sans jamais être découvert. Mais plus je la regarde, plus je me sens attiré par elle. Une obsession malsaine s'est emparée de moi, me poussant à vouloir la posséder, à tout connaître d'elle, à être près d'elle.

Je suis conscient que mes pensées sont dérangeantes, que mes actions sont dangereuses. Mais je ne peux pas m'en empêcher. L'idée de la perdre, de la laisser partir sans jamais la toucher, est insupportable.

Alors, je continue à la suivre, pas après pas, dans l'ombre de la nuit. Je suis un stalker, un prédateur tapi dans l'ombre, prêt à tout pour satisfaire mon obsession dévorante. Et tant pis pour les conséquences, tant pis pour les regrets. Je ne peux pas m'arrêter.

Je ne veux pas m'arrêter.

Je reste là, figé dans l'ombre de la ruelle, tandis que son image s'évapore derrière la porte d'entrée. Une impulsion m'envahit, me poussant à agir, à la suivre jusqu’à chez elle.

Je pivote sur mes talons, mes pas résonnant sur le béton. Je contourne l'immeuble, me glissant dans l'obscurité d'un coin sombre. Là, j'aperçois l'entrée de son immeuble, une masse imposante se dressant dans l'ombre de la nuit.

Sans hésiter, je m'approche, mes doigts glissant sur la poignée froide de la porte d'entrée. Elle cède sous ma pression, un grincement sinistre brisant le silence nocturne.

Je m'engouffre dans le hall sombre, laissant la porte se refermer derrière moi dans un claquement sourd. Mes pas résonnent sur les carreaux de marbre, éclaboussant l'obscurité de l'immeuble d'une présence sinistre.

Je monte les escaliers, mes pas silencieux résonnant dans le silence feutré. À chaque palier, mon cœur bat un peu plus fort, la tension électrique dans l'air devenant presque palpable.

Enfin, j'atteins l'étage où elle réside. Je m'arrête devant sa porte, mes doigts tremblants effleurant le bois lisse. À l'intérieur, je peux entendre le murmure étouffé de la vie quotidienne, la douce mélodie de son existence paisible.

Je reste là, immobile dans l'ombre de la nuit, un stalker en embuscade, observant ma proie à travers le voile sombre de l'obscurité. Et dans cette obscurité, mon obsession grandit, se nourrissant de l'interdit, de la peur et du désir.

Je reste là, dans l'embrasure de sa porte, la tension montant à mesure que j'écoute les bruits étouffés de sa vie derrière la porte close. Chaque battement de mon cœur résonne dans le silence, un écho sinistre de ma présence indésirable.

Une voix intérieure me crie de partir, de fuir avant qu'il ne soit trop tard. Mais je suis incapable de résister à la tentation, incapable de me détacher de cette obsession malsaine qui me consume.

Poussé par une force invisible, je me penche lentement vers la serrure, mes doigts s'enroulant autour de la poignée. Je la tourne doucement, un grincement presque inaudible remplissant l'air alors que la porte s'entrouvre. Elle fait partie de ceux qui ne ferme pas la porte de chez eux, une grossière erreur.

Un faisceau de lumière éclaire le seuil, révélant l'intérieur de son appartement. Je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle alors que je me glisse à l'intérieur, mes pas feutrés traversant le seuil de sa vie privée.

L'appartement est plongé dans l'obscurité, seules quelques lueurs provenant des fenêtres ouvertes éclairant faiblement la pièce. Je me fonds dans l'ombre, me faufilant comme un prédateur invisible à travers les ténèbres.

Mes yeux s'adaptent lentement à l'obscurité, révélant les contours de son univers. Des photos encadrées ornent les murs, des souvenirs figés dans le temps. Des objets personnels jonchent çà et là, des indices sur sa vie, sur son identité.

Sur la table basse, une tasse de café vide, témoin de la matinée écoulée, repose négligemment. À côté, sur un guéridon, une photo d'elle, enfant, en compagnie d'un garçon, évoque des souvenirs d'un passé révolu. Pourtant, mon regard est irrésistiblement attiré par un morceau de tissu abandonné au sol. Une culotte ! L'impulsion est trop forte, je la ramasse discrètement et la glisse dans la poche de mon manteau.

Je me déplace silencieusement à travers l'appartement, une ombre furtive dans la nuit. Chaque pas est calculé, chaque mouvement délibéré. Je suis comme un intrus dans son monde, un étranger parmi ses possessions les plus intimes.

Et pourtant, je me sens chez moi ici, dans cette obscurité oppressante, dans ce lieu où je ne suis pas censé être. Car dans cette obscurité, je me sens vivant, puissant, invincible. Et je sais que je reviendrai, encore et encore, jusqu'à ce que mon obsession soit assouvie, jusqu'à ce que je la possède pleinement, dans la lumière éclatante ou l'obscurité la plus profonde.

Mon cœur bat violemment dans ma poitrine alors que j'entends le bruit de l'eau qui coule. Une bouffée d'excitation m'envahit, amplifiant l'urgence de mon obsession. La lumière tamisée de la salle de bain filtre à travers la pièce, créant une atmosphère irréelle.

Je m'approche de la porte entrebâillée avec précaution, mes sens en alerte. La vapeur flotte dans l'air, rendant l'atmosphère lourde et oppressante. Je perçois le doux murmure de sa respiration, un son qui résonne comme une invitation dans mon esprit torturé.

Son doux chant résonne dans la pièce, une grosse radio-cassette posé dans un coin diffuse une mélodie familière qui éveille instantanément mes sens : "Running up That Hill" de Kate Bush. Cette musique, étrangement, intensifie encore davantage ce moment, alimentant ma fascination grandissante. À travers le rideau de douche, je la devine, se déhanchant avec grâce. Sa voix enchanteresse est tel un appel de sirène, me conviant à plonger plus profondément dans les abysses de mon obsession.

Ma main hésitante se tend vers le rideau de douche, mais je me retiens. Je ne peux pas franchir cette ligne interdite, pas encore. Je reste là, dans l'obscurité de la salle de bain, le désir brûlant dans mes veines.

J'apprécie cette proximité, observant silencieusement depuis l'ombre alors qu'elle vaque à ses occupations, totalement inconsciente de ma présence dans la pièce. Son insouciance témoigne de l'innocence qui règne dans sa vie.

La chanson, qui enveloppe la pièce d'une atmosphère intime, est brusquement interrompue par un bug de la radio-cassette, faisant basculer la mélodie familière vers le titre suivant, "Hounds Of Love". Ses plaintes expriment une déception palpable, brisant l'instant de douceur qui avait enveloppé notre rencontre fortuite. Elle peste contre la radio, maudissant sa propension à buguer toujours aux moments les plus inopportuns.

– Saloperie de radio, toujours à planter au meilleur moment !

Sa voix, douce et suave, contraste délicieusement avec son agacement, ajoutant à sa mignonnerie naturelle. Soudain, elle coupe l'eau et mon cœur rate un battement. Dans ma précipitation à quitter la pièce, je percute brutalement une forme en mouvement, manquant de peu de m'étaler de tout mon long. Surgi de nulle part, un chat émet un sifflement suivi d'un miaulement prolongé, exprimant clairement son mécontentement.

- Milord ? Bah alors qu’est-ce qui ce passe mon chat ?

Je jette un regard noir au chat qui semble me défier depuis l'embrasure de la porte, ses yeux bleus me fixant avec intensité. Déterminé à ne pas me laisser dans cet endroit, je décide de me cacher quelque part dans l'appartement. Je refuse de partir tout de suite.

Alors que sa maîtresse l'appelle par son nom, le chat entre dans la pièce avec un miaulement doux et affectueux, arquant son dos en signe d'attente pour une caresse tendre. Enfoiré.

Je sens l'urgence de la situation m'envahir. Avec un appartement peu spacieux, mes options sont limitées. À tout moment, elle pourrait réaliser ma présence ou, pire encore, nous pourrions nous retrouver face à face. Je dois agir rapidement, peser mes choix avec prudence pour éviter d'être découvert. Je décide de me glisser dans l'entrée, me dissimulant derrière les manteaux accrochés à la tringle de la penderie. Les chances qu'elle me découvre ici sont minces, surtout à cette heure et juste après sa douche.

Je connais ses habitudes : elle sort rarement et il est plus probable qu'elle aille se coucher plutôt que de décider de sortir.

Je contrôle ma respiration, me concentrant sur mon rythme cardiaque comme un tireur d'élite prêt à viser sa cible dans sa lunette.

Je reste immobile, tendu, alors que je l'entends déambuler dans le salon. Contre toute attente, elle semble décider de passer du temps ici. Le cliquetis de la porte de son frigo qui se referme, suivi du bruit caractéristique du décapsulage d'une bière, me parvient, accompagné du doux grésillement d'une platine vinyle. L'air se remplit alors d'une mélodie de rock, imprégnant la pièce d'une atmosphère particulière.

Le rythme de la musique change, plus intense et vibrant. Je reconnais immédiatement l'air : "Tainted Love" de Soft Cell. Une excitation électrise l'atmosphère alors que je pousse les vestes qui me séparent de la porte du placard. Glissant mon regard à travers les persiennes, mes pupilles se dilatent devant le spectacle qui s'offre à moi : elle est là, dans son salon, une bière à la main, se déhanchant sur la musique, mais complètement nue !

Sensationnel et enivrant, je sens mon érection s'intensifier, butant contre le tissu de mon jean. Mon sang pulse dans mes veines, mon souffle s'emballe. Elle est d'une beauté irrésistible, radieuse, ses longs cheveux bruns dévoilant partiellement ses seins dont les tétons roses se dessinent à travers ses mouvements.

Elle tourne sur elle-même, captivant mon regard, mes yeux ne pouvant se détacher de ses courbes. Je glisse ma main sur ma verge, devenue douloureuse sous la pression de mon jean étroit.

Dans un geste instinctif, je déboutonne ma braguette, libérant mon membre enflé. Ma main glisse sur sa longueur, mais mes yeux restent rivés sur cette créature extraordinaire, dont le corps m'ensorcelle au point de me faire perdre la tête.

Dans un mélange de fascination et de désir dévorant, je continue de l'observer, connaissant chaque facette de sa vie, chaque détail de son être.

Ses grands yeux émeraude, croisés une seule fois lors de notre première rencontre à l'épicerie de nuit du coin, continuent de hanter mes pensées. Je me souviens de son sourire chaleureux lorsque je lui ai tenu la porte, et de la façon dont ses cheveux ont dansé dans le vent alors qu'elle se retournait pour me remercier. Son odeur subtile, capturée fugacement mais restée gravée dans ma mémoire, a enflammé une passion en moi dès ce jour-là. Depuis, elle occupe mes pensées, illuminant mes jours de sa présence fantasmée.

Je poursuis mes gestes solitaires, mais ce qui se déroule sous mes yeux dépasse tout ce que j'aurais pu imaginer.

Elle s'allonge sur le canapé, prend une gorgée de bière et pose la bouteille sur la table basse. Ses mains parcourent son corps nu avec une tendresse enivrante. Je suis hypnotisé par le mouvement de ses doigts sur sa peau, effleurant ses tétons, glissant le long de son ventre jusqu'à leur destination finale entre ses cuisses.

Sa tête rejetée en arrière, elle se livre à des caresses délicates sur son intimité, émettant de légers gémissements d'appréciation. Soudain, une illumination me frappe : la culotte que j'ai ramassée plus tôt. Je plonge ma main libre dans la poche de mon manteau et en ressors le tissu noir entre mes doigts. Son parfum enivre mes sens, me transportant dans un fantasme érotique où je la dévore littéralement.

Pris dans un tourbillon d'excitation, je continue de me masturber frénétiquement, le tissu contre mon nez, son odeur me rendant fou. Alors que je sens le point culminant approcher, je ferme les yeux et m'imagine la goûter, la savourer dans un délice insatiable. Au moment où j'ouvre les yeux et laisse échapper mon éjaculation dans ma main, je réalise que le vide s'est installé autour de moi. Elle n'est plus là !

Un sentiment de désorientation m'envahit alors que je reste caché dans cet endroit exigu, seul avec mes pensées tumultueuses. L'illusion d'intimité intense que j'ai vécue s'évapore rapidement, me laissant seul dans l'obscurité avec le vide qui s'installe lentement en moi.

Soudain le téléphone sonne sur la table juste à coté de la penderie dans lequel je suis reclu, il est tard qui peut bien l’appeler à cette heure ci ? Merde.

J’entends une porte se fermer, elle revient dans mon champs de vision et cette fois juste derrière la porte, quelques centimètres nous sépare et elle ne sait pas que je suis la.

Mon cœur bat la chamade, je fixe mon regard sur elle pendant qu’elle décroche le combiné.

– Allo ? Abi ! Qu’est ce qui se passe ? Tu as vu l’heure, j’étais au lit!

Menteuse…

– Quoi ? Demain ? Mais ? Sur mon emploi du temps, j’étais persuadée que c’était noté pour lundi prochain seulement. J’ai été chez Dan toute a l’heure et il ne m’a rien dit.

Je sais ma belle, tu as aussi prit un café et un muffin à la myrtille chez Acadania.

– Au fait, j'ai croisé Tina avec Rob chez Acadania. Ils ont l'air de s'être remis ensemble, ces deux-là. Mais bon, il y avait Max aussi...

Max ? Quoi ? Sa voix se crispe, elle reste un moment silencieuse, écoutant attentivement ce que dit la personne au bout du fil.

– Je sais, Abi... Je sais, mais je ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé ! Lui aussi rentre à l'université. Bref, je vais me coucher. On se retrouve devant demain matin, d'accord ?

Elle raccroche le téléphone et soupire profondément, visiblement agacée par cette conversation.

Elle s'éloigne et je ressens un soulagement immense, relâchant doucement mon souffle. La tension était palpable, à tout moment elle aurait pu détecter ma présence. Lorsqu'elle éteint la lumière du salon et quitte la pièce, je reste là, toujours mon sexe bandé, avec ma semence dans la main. Essuyant ma paume à l'intérieur de ma veste, j’attends quelques minutes jusqu'à ce que le silence s'installe.

Le silence d'église règne dans l'appartement, seulement troublé par un léger grésillement émanant de la cuisine. Les lumières de la lune filtrent à travers les fenêtres, illuminant faiblement les pièces. Je m'aventure dans le couloir, remarquant la porte entrebâillée à côté de la salle de bain : sa chambre. Avec précaution, je pousse doucement la porte et l'aperçois dans son lit, dos à moi, paisiblement recouverte de sa couverture. Son chat est à ses pieds, endormi et paisible lui aussi.

Je m'approche doucement pour ne réveiller ni l'un ni l'autre. Elle est si belle, ses cheveux reposant sur son oreiller, dévoilant sa nuque et le haut de son dos. Une envie irrépressible me prend de faire glisser mes doigts sur sa peau.

Je sors alors un couteau automatique de ma poche, m'approchant d'elle avec précaution. Délicatement, je prends une mèche de ses cheveux et, d'un geste vif, je tranche avec la lame aiguisée.

Le chat lève soudainement la tête, me fixant de ses yeux perçants avant de commencer à grogner. Surpris, je me coupe en rangeant précipitamment ma lame. Putain de chat.

Ce grognement est un avertissement clair, un signe que je dois partir au plus vite. Avec mes deux trophées en poche, je comprends que ma présence est devenue un danger imminent.

Avec précaution, je referme délicatement la porte et fais demi-tour, m'éloignant aussi silencieusement que possible. Chaque pas me rapproche de la sécurité, mais l'adrénaline continue de pulser dans mes veines alors que je quitte cet endroit chargé de tension et de risque.

Commentaires (1)

Dy Vagh

Dy Vagh

08/07/2024

Bonjour Charlotte,
Quelques remarques, sur ce premier chapitre que je découvre:
-le style est alerte et donne envie de connaître la suite ;
-une petite faute d'orthographe : tu as aussi prit ;
-je trouve les participes présents un peu trop présents...(exemple: L'appartement est plongé dans l'obscurité, seules quelques lueurs provenant des fenêtres ouvertes éclairant faiblement la pièce. Je me fonds dans l'ombre, me faufilant comme un prédateur invisible à travers les ténèbres.)😉