Il faisait beau ce jour-là. Le soleil éblouissait le ciel. Les oiseaux chantaient. Un léger vent doux soufflait de temps à autre. Des rires d’enfants parvenaient à percer le silence du quartier. Deux bambins, d'environs cinq ans, jouaient ensemble dans le jardin d'une maison familiale. La mère les surveillait au loin avec une tasse dans les mains, souriant avec bienveillance. La petite brise lui arracha quelques frissons, la contraignant ainsi à quitter son poste d'observation.

Elle posa son thé sur le meuble à l'entrée pour prendre une veste accrochée au portemanteau. Elle l'enfila avant de se retourner. La panique la saisit violemment, son coeur accéléra, la tasse lui échappa et elle se fracassa au sol dans un bruit terrible. Son fils, Sammaël, était étendu dans l'herbe fraîche, inconscient. Elle se précipita vers lui, hurlant son prénom pour espérer le faire réagir. Mais rien ne se produisit. Elle le secoua une fois à côté de lui, mais encore une fois, rien ne fonctionnait. Les voisins furent alertés par les cris.

Certains eurent la présence d'esprit d'appeler les secours. Et quelques minutes après, ces derniers se trouvaient sur place. La police tentait d’interroger la femme. Mais celle-ci demeurait dans un état second. Ce n'est que lorsqu'un énième ambulancier lui demanda ce qui c'était passé, qu'elle aperçut l'absence de son second fils. Mais où était Ezickel ?

— Où est Ezickel ?!

Sa question se posait en boucle à voix haute et dans sa tête. Elle avait tellement eu peur pour Sammaël qu'elle n'avait pas remarqué la disparition du deuxième gamin. Elle était en panique totale, la respiration se bloquant. Les émotions se bousculaient en elle. Comment avait-elle pu perdre l'un de ses enfants ? Elle ne s'était retournée qu'un quart de seconde... Comment un drame de cette violence avait pu se produire ? Elle fut, elle aussi, conduite à l'hôpital pour l'aider à faire face à ce choc psychologique, et surtout pour comprendre ce qui s'était passé.