LE CHÂTIMENT D'ER - INFERNAL (MxM)

LE CHÂTIMENT D'ER - INFERNAL (MxM)

Leen C. Feuerwisp


1. Prologue

« Il était une fois ». Combien d’histoires terrestres avaient commencé ainsi pour se finir en milliards d’éclats de félicité ? Bien trop pour que l’on puisse compter convenablement. Il était bon de pouvoir croire en ces échos ; cela redonnait de l’espoir au monde et Dieu seul savait à quel point nous en avions besoin, si tenté que ce dieu existait. Avec ou sans lui, ils nous étaient permis de rêver à nouveau, encore et encore, éternellement.

« Et ils vécurent heureux », clos par des alternatives multiples selon le songe vendu. Il était agréable de voir, de penser, d’espérer et de se demander si cela pouvait nous arriver. L’humanité était ainsi faite : pleine d’onirisme, d’aspirations, d’espérances et de chimères. Mais autant de choses n’étaient visiblement pas suffisamment lucratives pour l’Homme.

Combien d’histoires commençaient par cet apophtegme, scellé par une fin pour la plupart heureuse en oubliant les histoires réelles ? Celles qui n’étaient que bouleversement de la nature, dévastation de l’âme ou conquête du cœur. Bien des choses avaient été oubliées par l’Homme pour son bon vouloir, à commencer par la réalité.

Je n’avais pas été différent. J’avais vu, j’avais vécu et comme tout ordre naturel des hommes, j’étais mort. Sur un champ de bataille, là où rien ne pouvait être agréable, bercé par les hurlements de mes compagnons et le sifflement des bombardements. Je m’étais éteint, convaincu d’avoir clôturé ma vie misérable.

Mais peut-être que… peut-être que le monde avait décidé que j’aurais moi aussi mon histoire heureuse. Hum. Non. Il avait choisi de me punir pour mes péchés impardonnables commis dans cette vie ou dans une autre. L’Homme avait toujours été incertain de ce qu’il trouverait après leur mort. Avant que je ne puisse m’en rendre compte, moi, je l’avais su.

J’avais eu la réponse à ma question. L’indifférence m’avait toujours sied et les champs de bataille ne m’avaient jamais paru doux, bien au contraire. Jusqu’à ce que je rende l’âme, jusqu’à ce que je me retrouve châtié pour mes vices irrémissibles. L’enfer était là. En face de moi. Je n’avais aucune échappatoire. Personne n’en avait, mais tout le monde devait faire face à ses faiblesses.

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