Le Pouvoir des Livres

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Le Pouvoir des Livres

Le Pouvoir des Livres

Ecrivaine 2.0


1. Chapitre 1

C’était un jour paisible, année 2050, les scientifiques avaient réussi à démontrer que l’on pouvait faire pousser des plantes dans les vaisseaux qui étaient en orbite autour de la terre afin de la laisser se régénérer. La maîtrise de la nature, comme ils disaient, était un immense exploit. Mais une des éminentes scientifiques, fut retrouvée dans le coma, chez elle, sans que personne ne sache comment et par quoi cela était dû. Pensant qu’il y avait eu une agression, cette affaire fût donnée à la police spatiale. Mais aucun indice ne fut trouvé et la scientifique fut passée au scanner. Là, les médecins découvrirent avec horreur et stupéfaction qu' une grande partie de son cerveau, comme la mémoire et pas mal de neurones étaient morts. Ils décidèrent de lancer l’alerte mais personne ne voulut prendre les bonnes décisions. On l’emmena dans une chambre d'hôpital et ainsi on l’oublia. Quelques jours plus tard, elle décéda. Beaucoup des scientifiques ainsi que des ingénieurs commencèrent à se plaindre de douleurs, de migraines. Et puis, petit à petit, tout arriva. Deux personnes furent retrouvés dans le même état que la scientifique, et décédèrent. Les mêmes scanners furent passés et les mêmes résultats. Ainsi les médecins appelèrent ce phénomène, Le BrainStorm. Malheureusement, le nombre de victimes augmenta et ainsi ce ne furent pas moins de dix personnes en un mois qui décédèrent. La panique s’empara des journaux, des enquêtes, des interrogatoires des médecins, des spécialistes furent fait. Mais personne ne pouvait comprendre d’où venait la menace. Chacun se cloîtra chez lui et des mises en quarantaine sont ordonnées. Pensant que ce n’était que les scientifiques qui étaient atteint de cette pathologie, ils découvrirent que même les hommes politiques étaient atteint. On fit des tests sanguins, des tests cognitifs, des radios, on tenta même de fabriquer un vaccin, mais rien ne fonctionna. Et en avançant dans le temps, les neurologues découvrirent que les gens qui avaient cette maladie, perdaient des facultés, comme la mémoire. Ils devenaient des personnes totalement fragiles qui ne parlaient plus correctement et ne pouvaient plus bouger. Mais le pire était la douleur, le degré dépendait selon chaque personne. Parfois, certains étaient atteints gravement, ils saignaient des oreilles régulièrement, du nez. Ceux-là, mouraient rapidement. d’autres étaient encore au stade des migraines, mais même les cachets d'aspirines n'arrivaient pas à faire effet, ils devenaient parfois fous sous la douleur. Les quarantaines augmentaient et ce furent presque tous les vaisseaux qui étaient paralysés et plongés dans la psychose ! Un médecin renommé, Thomas Flare, demanda d’envoyer les patients les moins atteints en dehors des vaisseaux, vers la Terre. Mais les familles refusèrent, disant que cela pouvait contaminer les habitants là-bas. Il passa des heures, des jours entiers à chercher la cause, sans aboutir à quoi que ce soit. Sa femme, était pédiatre, ce fût elle, qui découvrit que les bébés, mais aussi les jeunes enfants n’étaient pas atteint par les symptômes. Le docteur Flare, décida de se pencher sur la question et découvrit enfin ce qui empêchait que les enfants soient atteints. Les ondes des appareils qu’ils utilisaient tous les jours, n’atteignait pas la pédiatrie, qui avait interdit tous portables ou autres technologies, juste le strict nécessaire ! Il révéla ainsi ses conclusions devant un immense comité d’hommes politiques et de scientifiques. Il nomma cette maladie BS50: BrainWaves Storm.Chacun put faire la même découverte. Malheureusement, les enfants à l’âge de 4 ans quittaient la pédiatrie, et beaucoup eurent les ondes et décédèrent rapidement. Le docteur Flare et sa femme demandèrent de créer un projet commun qui pourraient demander l’adhésion de tous les pays. Si ils voulaient protéger les générations futures, ils devront s’y plier. Le projet LIBRA fût créé. Un nom que la pédiatre Lisa Flare avait donné. Le projet consistait à séparer les enfants, le plus tôt possible des ondes qui pouvaient tuer.
Le Projet fût un succès immense. Les scientifiques du monde entier découvrirent que les zones cérébrales qui commençaient à mourir, se régénèrent doucement. Mais un pouvoir inconnu en 2080 décima deux vaisseaux entiers faisant des victimes innombrables. Le Projet LIBRA fût un projet en suspens pendant 20 ans. Pourtant des voix demandèrent une nouvelle création et on recréa le projet LIBRA 2.
Le jour de l’annonce de celui qui allait diriger ce projet était une véritable fête. Pour les pays qui ne pouvaient pas tous rejoindre le même vaisseau, des télécommunications avaient été connectées. Les applaudissements retentirent dans la salle ronde.

-” En ce jour de l’année 2100, nous avons l’honneur de réouvrir le projet LIBRA 2 ! Comme vous le savez, ce projet nous a tous passionnés ! Tenus en haleine ! Nous étions remplis d’espoirs, de sauver les nôtres ! Mais la catastrophe qu’il y a eu il y a vingt ans… ne nous laisse pas indifférent. Durant des années nous avons construit enfin, un vaisseau qui ira sur Terre et pourra se poser dans un endroit dont la vie regorge dans tous les recoins ! Ses jeunes devront apprendre les bases de la pêche, de la chasse ! Mais aussi de la lecture !” déclara Frank Ziaman, le président des Pays Unies,il avait la trentaine bien passé, il avait déjà des cheveux blancs.Il écarta les bras et derrière lui, une vidéo apparut, promouvant que la lecture pouvait sauver de nouvelles vies !
-” La lecture n’est pas juste un sujet léger ! C’est aussi un sujet de survie ! Durant nos recherches, nous avons découvert que les livres pouvaient conférer des pouvoirs à ceux qui les lisent et les ouvrent ! Mais malheureusement, pour certaines personnes, cela à réveillé l’avidité et l’égoïsme. Enfin ! Nous n’allons pas nous attarder sur de mauvais souvenirs ! Je vais annoncer celui ou celle qui va diriger le projet !” continua-t-il avant de prendre la tablette et de tourner une roue avec tous les noms des candidats. La roue tourna à la grande anxiété des spectateurs. Et enfin, un nom apparut.
-” C’est Léa Flare qui est notre grande gagnante ! Félicitations !” Tous applaudirent au nom prononcé et une femme au chignon impeccable se leva et marcha avec ses hauts talons noirs et sa robe impeccable noire et grise vers l’estrade. Son visage n’avait rien de beau, juste un charme mystérieux, mais la sévérité et la détermination s’y lisait. C’était une femme selon beaucoup rigide et portée sur l’ethique. Elle dirigeait pas mal de travaux de recherches sur les différentes maladies. Elle arriva au pupitre après avoir serré la main du Président des Pays Unies. Elle ne souriait jamais, c’était cela qu’on lui reprochait.
-” Merci à tous. Le projet LIBRA 2 sera une réussite comme autrefois ! J’espère parvenir à de bons résultats et ainsi trouver le remède efficace contre la maladie des technologies ! J’espère que vous ferez tous un effort de votre côté pour nous aider ! La sélection des participants durera un an ! Cela sera une sélection difficile ! Mais tous pourront participer ! Chaque pays fera sa sélection, tout en prenant des jeunes venant de tous les milieux ! J’insiste bien sur cela ! Je ne veux pas que des enfants riches ou des enfants qui savent ce que c’est un livre et qui pourront vous récitez les poèmes à longueur de journée ! Prenez des enfants qui ignorent tout de la lecture ! Plus ils sont débutants, mieux c’est ! Merci à vous et bon courage !” dit-elle avant de quitter l’estrade. Les applaudissements retentirent et les questions des journalistes furent posées.
-” Etes-vous certain que cela ne conduira pas à la perte d’un autre vaisseau ?” demanda un journaliste venant d’un journal assez pessimiste. Le président des Pays Unies sourit.
-” Non. Nous nous assurerons que tout se passe comme prévu ! Madame Flare sera accompagnée de plusieurs spécialistes. Deux Psychologues, deux Psychiatres, deux médecins, trois infirmières et quelques soldats. Cette fois nous prendrons les précautions nécessaires pour que rien n’arrive comme il y a 20 ans !” répondit-il avec assurance. D’autres questions furent posées mais il les laissa à son secrétaire. Quand il arriva dans le couloir aux tons blancs trop épurés, il vit Léa Flare discuter avec un des nombreux dirigeants de vaisseaux. Elle se tourna vers lui.
-” Ah Madame Flare ! Allons dans mon bureau j’ai besoin de vous parler !” indiqua-t-il. Elle le suivit en silence, ses talons résonnaient derrière lui. La porte s’ouvrit en coulissant et se referma derrière eux. Frank Ziaman, s’installa dans son fauteuil en cuir, un verre de whisky à la main.
-” Léa… je ne pensais pas que ton nom serait choisi…” dit-il brusquement, changeant de ton.
-” C’est comme ça Frank ! De toute manière, je m'étais préparée de mon côté !” répondit-elle. Elle croisa les bras et se mit à faire les cents pas.

-” Je n’ai pas l’envie que tu y participes… s' il arrivait la même chose…”
-” Frank ! On en a discuté ! Je refuse de laisser tomber !” le coupa-t-elle.
-” Léa… tu es ma seule amie d’enfance… tu m’as soutenue durant toutes ses années !” s’écria-t-il, perdu face à la réaction calme mais ferme de son amie.
-” Je sais.” ces deux mots, combien de fois Frank, ne les as pas entendu ? Quand elle disait ça, elle voulait dire qu’elle refusait la conversation. Mais cette fois, il voulait pousser jusqu’au bout.

-” Tu peux continuer d’étudier ici ! On pourra trouver une solution ! Tiens refaire des élections !”dit-il se levant pour se resservir un verre. Elle soupira, elle savait que Frank s’était attaché à elle, car elle était la seule à le croire.
-” Je refuse de bouger sans rien faire ! C’est mon combat et le nôtre ! Tu veux qu’on abandonne alors que nous avons tant de vies entre nos mains ! Oublies tu que d’années en années, le nombre de personnes atteintes de cette maladie… meurent ? Combien sont hospitalisés entre la vie et la mort ! Tu ne peux dire ça Frank !”s’exclama-t-elle outrée par ses paroles si égoïste. Il se réinstalla et la regarda, de l’inquiétude se montrait sur son visage.
-”Je me doute bien… mais là-bas de l’autre côté de cette porte, sans toi… Cela risque d’être très dur ! Tu es ma force mentale !”. Léa eut un tressaillement des lèvres.
-” Je sais, mais je ne t’abandonne pas pour autant ! Dès que la mission sera terminée, je reviendrai !” Elle posa une main sur l’épaule de l’homme qui poussa un soupir de résignation.
-” Mes psychiatres ne me croient pas. Quand je dis que j’ai vu que c’était une fille qui avait provoqué la catastrophe… J’ai trois psychiatres… et aucun d’eux, ne me dis ce que toi tu m’as dit ! Tu te souviens ? Tu m’a forcé à ne pas rester bloqué dans le passé.” dit-il, le regard un peu vague, ses doigts triturant son verre.
-” Ecoute Frank… Si je n’y vais pas, nous ne trouverons jamais la cause de ce qu’il s’est passé, il y a 20 ans ! Et tu ne pourras jamais, trouver la sérénité ni la paix !” insista-t-elle. Il tourna ses yeux fatigués vers elle.
-” C’est vrai… pensons d’abord à notre avenir ! Lorsque tu iras sur Terre, nos communications risqueront de couper pendant une semaine ! Le temps que le vaisseau traverse la couche d’Ozone et se pose ! Mais je veux que tu me contactes le plus vite possible pour dire que tout va bien !”. Léa eut un léger rire, rare chez elle, qu’elle n’offrait qu’à son seul ami d’enfance.
-” Ne t’inquiète pas ! Tu auras ton premier message ou même ton premier appel depuis la Terre !” dit-elle, le taquinant. Il secoua un index menaçant.
-” Je suis sérieux Léa ! Tu es plus jeune que moi ! J’ai promis à tes parents qui sont décédés comme les miens de veiller sur toi ! Si tu ne le fais pas, j’annule tout !” gronda-t-il. Elle hocha de la tête avec gravité. Elle savait qu’il ne plaisantait pas. Il tenait toujours parole. Voilà pourquoi il a été choisi comme Président des Pays Unies.
-” Les nouvelles élections vont bientôt se faire… chez les Américains…” marmonna-t-il, soupirant avec agacement. Elle se mordit les lèvres. Les Américains étaient moins enclins à accepter cette unité. Les pays qui faisaient partie de l’Ancienne Europe, avaient signé un accord, pour qu’ils fassent tous partie des Pays Unies. Mais il y avait des discordes. Et certains partis politiques, souhaitent s’allier avec les Etats-Unis pour ne pas avoir les règles très strictes des Pays Unies. Léa le savait, de son côté, les scientifiques étaient divisés. Il était parfois difficile de gérer ce genre de crise. Et rien n’aidait. Elle savait que Frank avait réussi à apaiser la situation et que les pays comme la Russie et la Chine, ainsi que le Japon, s’étaient joint à eux. Mais pour combien de temps ? La paix dans ses vaisseaux est fragile. Beaucoup de soupçons, de méfiance. Mais tout le monde redoutait qu’une guerre éclate, médiatique ou même politique. Léa tapota l’épaule de Frank.
-” Bon je dois y aller ! Je suis navrée !” et elle sortit après avoir jeté un dernier regard vers Frank, resté assis.

Quand elle sortit, elle passa dans des couloirs, toujours de ce même blanc tranchant, aux lumières assez agressives. Elle prit un ascenseur pour descendre. Les laboratoires étaient dans une autre partie du vaisseau. Il faut s’imaginer que c’est un vaisseau immense en L, sur plusieurs étages. Il y en avait au moins 30 étages. En regardant à travers la vitre de l’ascenseur, elle put voir des astronautes, et des agents spécialisés pour maintenir le vaisseau en bon état, agir. Elle finit par se voir à travers le reflet et se détourna. Il n’y avait pas besoin d'être inquiet. La structure était très bien conçue. Ils restaient dans le champ gravitationnel de la Terre. La lumière artificielle l’avait dérangée au début, mais elle s’y était accoutumée. Les vaisseaux étaient alimentés par la puissance du soleil. Que ça soit par sa chaleur, que comme par sa lumière ! Ainsi, ils ont pu créer des jardins, des potagers immenses, des cultures immenses pour nourrir tout ce petit monde. Les cultures et tout ce qui était jardins, potagers, et bien entendu les sources d’eaux potables étaient sous plusieurs immenses serres en verre qui permettait de faire croire aux plantes, qu’il y avait encore des saisons. Léa vérifiait chaque mois si ses plantes pouvaient être récoltées ou non ! Grâce à différentes mutations et choix génétiques, les plantes s’étaient acclimatées et les maladies étaient rares. Les agriculteurs qui s’occupaient de ses parcelles étaient habillés d’une combinaison, qui gardait l’air pur. Brasser de l’oxygène n’a pas été si simple. Surtout en amener jusqu’aux vaisseaux. Ainsi, une sélection a été faite. Quelques personnes étaient restées sur Terre, pour alimenter les vaisseaux en Oxygène. Ils vivaient dans des bulles hermétiquement fermées. Une ville immense s’était dressée où des scientifiques mais aussi les quelques millions de personnes n’ayant pas eu l’autorisation de monter dans les vaisseaux vivaient ! Léa tenta de garder la tête haute. Elle savait parfaitement, que les quelques millions de personnes, n’étaient autres que des gens avec peu de moyens. Et ils vivaient dans des conditions terribles. On relatent chaque jour des meurtres, des pillages, des trafics en tout genre. Mais il était interdit de sortir de ses bulles. S' ils fuyaient, des drônes vous pourchassent et vous abattaient sans sommation. Elle eut un léger frisson. Voilà encore un choix… bien inhumain. et les politiques parlent du nombre de places dans les vaisseaux. S' ils avaient pensé aux autres, tout le monde serait les bienvenus. Il n’y aurait pas de telle disparité ! Malheureusement, seuls les plus riches… et les grosses têtes pouvaient s’octroyer le droit de vivre dans d' immenses palaces dans les airs. La porte s’ouvrit, laissant le fameux signal sonore, qu’elle était arrivée à destination. Elle sursauta et tira sur les manches avant de sortir et faire claquer ses talons hauts annonçant à tous son arrivée. Quand elle entra dans la salle où des ingénieurs informatiques relaient chaque jour des pannes ou gèrent des informations. Elle arriva près d’Harry, un homme métisse, qui tapait des lignes de codes et faisait défiler des fichiers avec des photos d’enfants.
-” Alors Harry, ça donne quoi ?” demanda-t-elle, sachant que dès l’annonce de cette sélection, pas mal de parents tentent déjà de montrer que leurs enfants peuvent devenir de futurs cobayes. La singularité dans tout ça… était… juste qu’ils oubliaient le risque…
-” Tss… ce n’est pas un voyage scolaire, ni de vacances ! Et des parents inconscients les envoie comme si on devenait une immense colonie… pour aller je ne sais pas au bord de la mer !” râla Harry. Léa Flare fronça les sourcils.
-” Vous avez des enfants ?” demanda-t-elle, presque avec indifférence.
-” Non… mais je sais que mes parents ne m’enverront jamais là-dedans ! Surtout, depuis ce qu’il s’est produit il y a 20 ans !” dit-il, secouant la tête.
-” Certains pensent qu’ils vont gagner de l’argent en faisant ça !” lança son collègue assit derrière lui. Un gars à lunettes, assez rond qui les remonta avec son index.
-” Si on n’a pas parlé d’argent c’est pour une raison !” répliqua Harry, restant agacé.
-” Tout est bon pour avoir du beurre… même dans les pâtes…” marmonna son collègue se reconcentrant sur son ordinateur. La petite discussion terminée, Léa se concentra sur les fiches qui arrivaient.
-” Alors ?”
-” La plupart… sont des enfants de députés… de politiques… d’acteurs… Enfin bref ! Pour l’instant je n’ai pas d’enfants soit disant… peu intelligents !”. Léa leva les yeux au ciel.
-” Ce n’est pas des enfants peu intelligents ! Ce sont des enfants qui ne sont pas attirés par les livres tout simplement ! Par la culture en général !” protesta-t-elle, sur un ton froid.
Il secoua la tête.
-” Il va falloir attendre dans ce cas ! Mais vous êtes sûre de ne pas en prendre un ?”
-” Demandez à l’intelligence artificielle de me sélectionner trente profils de tous ses enfants ! je veux quand même regarder et voir !” ordonna-t-elle avant de quitter la pièce. Elle emprunta à nouveau l’ascenseur pour se rendre à un étage plus haut, elle put trouver le parc au gazon verdoyant, et aux petites fleurs de toutes sortes. Pas d’arbres, pas de buisson. Si les personnes voulaient avoir un peu d’ombre, ils pouvaient se rendre sur les différentes bornes disposées dans tout le parc et demander à ce qu’un panneau fasse de l’ombre. Parfois il arrivait que tous les panneaux soient tournés et ainsi le parc plongeait presque dans une sorte de pénombre rafraîchissante. Léa traversa le chemin et arriva dans une sphère où des escaliers descendaient cette fois, vers l’atelier de conception. Les ouvriers concevaient selon les différents plans, créés par les ingénieurs, des machines, des robots, des drônes, des armes… bref de tout ! Chaque vaisseau en avait soit un ou deux. Pas plus, pour éviter justement que certains pays, créent des armes en surnombres et attaquent leurs voisins. La paix et la durabilité, les deux mots fétiches des Pays Unies ! Léa arriva vers le fameux vaisseau qui allaient les accueillir et atterrir sur Terre. Il était immense, plutôt arrondi. Elle vit un ingénieur disputer le chef de projet pour une pièce mal montée. Elle leva les yeux au ciel et arriva face à eux d’un pas rapide, et claquant. Les deux hommes se turent et la regardèrent avec gêne. Une femme… dans un endroit où la majorité était des hommes !
-” Messieurs, il n’y a pas besoin de se disputer, sur un sujet aussi important. Si l’ingénieur Creg, vous dit quelque chose, Josh, vous le faites sans protester !” dit-elle sur un ton sévère, administrant un regard froid à tous les deux qui semblaient devenir légèrement penauds.
-” excusez-moi… m’dame… mais, c’était mal expliqué sur son plan incompréhensible ! Et en plus de ça, il me baragouine avec des mots que j’comprends pas moi !” protesta Josh, un ouvrier roux, avec une légère barbe de trois jours. Elle attrapa le plan et le regarda avant de jeter un regard noir vers l’ingénieur.
-” Vous le faites exprès Creg ? Qu’est-ce que ça signifie ? Votre plan est incompréhensible !”
-” Pardon ? J’ai passé des heures là-dessus ! Et tout est expliqué ! Vous voulez quoi ? Que je fasse un plan de montage pour Lego ou Playmobil ? C’est pas un jouet ce vaisseau !”
-” Pff… pour les gens comme vous c’en est !” ricana Josh. Léa poussa un soupir.
-” Si vous continuez, je demanderais à ce que les plans soient totalement modifiés, est-ce clair ?” Sa voix était devenue glaciale et autoritaire. Creg grogna dans sa barbe inexistante, mais Josh lui ricana discrètement.
-” Cessez de mettre des écritures partout Creg ! Si vous ne savez pas mettre un plan au clair, demandez à vos autres collègues !” dit-elle, jetant le plan à la figure de l’ingénieur qui s’en alla, pestant à demi-voix.
-” Bien fait pour sa tête ! C’est vraiment un idiot ce type !” lança Josh, content d’avoir gagné.
-” Josh.” Le ton lui rappela qu’il devait filer au plus vite aussi, s' il ne voulait pas perdre son travail. Léa reprit ses vérifications et surprit deux groupes entrain de se tourner les pouces au lieu de travailler. La menace puis la sentence tomba. Ils étaient virés, d’autres personnes plus sérieuses les remplaceront !
Léa repartit et remonta les différents niveaux pour aller faire son inspection au niveau des champs. Là, tout allait bien. Elle regarda l’humidité présente dans l’air et si le blé était en bonne santé. Elle prit quelques échantillons et partit les donner au laboratoire. Elle devra attendre les résultats dans deux jours. Quand tout fût fait, elle put faire son rapport et rejoindre son appartement qui se situait au bout du vaisseau. Il n’y avait juste qu’une petite fenêtre qu’elle préférait fermer, avec un rideau occultant. une petite salle d’eau, un lit qui faisait aussi office de canapé et une petite cuisine qui était juste là, si elle voulait se faire des thés ou du café. Pour manger, c’était l’immense cantine réservée au personnel du vaisseau qui les servait. Les menus étaient variés, mais il ne fallait pas s’attendre à du six étoiles… ça s’était réservé à la cantine au-dessus d’eux, séparé par une immense baie vitrée et un petit ascenseur discret gardé par des soldats armés jusqu’au dents. Personne ne pouvait voir ce qu’il s’y passait, parfois, on occultait la vitre de manière à ce qu’on ne voit pas. Et pour le son, c’était très bien insonorisé. Selon Frank, c’était un endroit qu’il détestait ! Très froid et qui montrait le cercle assez fermé des plus grosses fortunes et des hommes politiques. Mais la nourriture et les plats étaient très bons et dressés de manière gastronomique ! Cette fois, elle reçoit une invitation holographique de Frank, lui demandant de se rendre dans cette salle, avec une clé digitale. Il lui fallut plusieurs essais pour qu’elle comprenne comment ça fonctionnait. Presser le doigt sur le petit rond et ainsi votre empreinte était copiée et transférée dans les donnés. Quand elle y parvint, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas forcément de belle tenue pour se rendre à ce déjeuner. Elle prit juste une autre robe noire avec une ceinture métallisée grise et le col rigide en métal brillant, un cadeau de Frank. Elle se recoiffa et enfila d’autres hauts talons noirs et se rendit rapidement vers la fameuse salle. On lui demanda la clé digitale et on vérifia qu’elle n’avait pas d’arme puis elle put entrer dans l’ascenseur et monter jusqu’à deux portes vitrées aux immenses poignées métalliques. Elle prit une profonde inspiration et entra. Des groupes s’étaient fait dans l’immense salle à manger. La décoration luxueuse mais épurée rendait l'atmosphère peut agréable et peu vivante ! Elle regarda autour d’elle et vit Frank discuter avec deux dirigeants des Pays Unies. France et Allemagne, si elle ne se trompait pas. Quand Frank la vit, il sourit.
-” Ah voici notre aventurière Madame Flare ! Je vous remercie pour l’accueil que vous ferez ! Désormais, elle viendra déjeuner ici, jusqu’à son départ !” déclara-t-il, recevant quelques applaudissements. Les personnes se réunirent et s’assirent. Léa était à côté de Frank qui était en bout de table et du dirigeant allemand, le dirigeant français était face à elle.
-” Félicitations pour votre sélection, Madame Flare.” déclara dans un anglais impeccable le dirigeant allemand. Elle inclina la tête pour le remercier et fut servit d’un vin blanc. De la volaille. Elle piqua le morceau, pensant qu’il serait sec ou même un peu trop cuit, mais non, il était tendre comme du beurre. Elle garda les commentaires pour elle et s’appliqua à bien manger.
-” Avez-vous déjà reçu des candidatures ?” demanda le dirigeant français, la regardant. Elle mâcha sa viande avant de répondre en buvant un peu de vin.
-” Oui, nous faisons tout, pour déjà commencer à sélectionner les potentiels candidats ! Cependant… je n’ai pas encore trouvé les personnes idéales !” dit-elle avec une sorte de sourire poli. Elle continua de manger avant qu’un autre dirigeant l’apostrophe.
-” Pas mal d’hommes comme nous souhaiteraient que nos enfants soient prioritaires !”. La phrase avait une signification, qui la fit hérisser, tel un chat crachant devant de l’eau.
-”Hélas, je ne suis pas sûre que vos enfants le soient. Nous voulons commencer par le plus bas, avant de sélectionner, peut-être deux enfants de votre catégorie.” répliqua-t-elle, essayant de rester aimable, malgré la pointe de sarcasme. Frank, toussota, lui indiquant de garder son calme.
-” Comment ça deux ?! Que deux enfants ?!” s’écria un autre dirigeant, peut-être de la Grande Bretagne.
-” Oui. Je priorise les enfants des milieux plus simples.”
-” Mais enfin… qu’est-ce que ses enfants vont vous apporter ? S' ils ne savent pas lire… qu’a…”
-” Je leur apprendrais.” Sa voix était ferme et coupa toute protestation.
-” Tss… des gamins… de rues… Mon dieu ! Je n’enverrai pas mon enfant se mêler…”
-” Avez-vous peur qu’ils transmettent une maladie… qui n’existe pas ?” la voix était devenue froide. Léa, regardait le dirigeant droit dans les yeux. Il ouvrit la bouche mais elle le coupa, avec un faux sourire plaqué sur son visage, mais qui pouvait s’avérer être un peu angoissant.
-” Je crains que vous ne compreniez pas l’intérêt de ce projet! Je vous le réexplique ! L’intérêt est que certains enfants, n’ayant pas l’occasion d’avoir l’éducation en or que vous offrez aux vôtres puissent aider notre génération et les futures générations ! Alors votre inquiétude soit-disant par rapport à une maladie de caste… ou je ne sais quoi, est inutile ! je ne veux pas de différence ! Je ne veux pas de frontière entre riche et pauvre ou moyen ! Chacun vivra avec ses congénères, parce que nous sommes tous des humains ! Nous n’avons rien de spécial, à part… l’argent mais … qui est discutable ! Le pouvoir ? Ce sont eux qui vous choisissent. Vous devriez être redevable. ” son petit monologue, les fit tous taire. Frank semblait amusé et plus détendu. Elle lui jeta un regard discret. C’était le projet que tout le monde avait voulu ! Mais si c’est elle qui a été choisie pour diriger ce projet, alors elle veut que ça soit fait, selon ses propres règles.

Le déjeuner se passa dans le silence. Etrangement, cela l’amusa intérieurement de les voir assis, comme une petite bande d'élèves qui mangeaient leurs petits pois carottes sans protester de peur d’être réprimandé ! Elle pus avoir un délicieux dessert, une forêt noire agrémenté d’une cerise griotte avec des paillettes d’or. Elle se passa à nouveau de commentaires. Et quand tout fut terminé, elle put rejoindre l’ascenseur. Être dans cette salle était étouffant. Elle comprenait pourquoi Frank se plaignait et traînait des pieds pour y aller. Alors qu’elle attendait devant l’ascenseur, son ami d’enfance la rejoignit.
-” Et bien… Madame Flare ! Allez-vous vérifier que le projet avance bien ?” demanda-t-il, dans sa manière de parler quand ils étaient en public. Elle le regarda un instant avant de répondre, avec détachement.
-” J’ai surtout besoin de me reposer, Monsieur le Président.” Les portes s’ouvrirent et elle entra et la suivit. Quand les portes se refermèrent, il finit par éclater de rire.
-” Leurs têtes quand tu les as réprimandé ! ha ha ! j’attendais cette occasion depuis si longtemps si tu savais !”. Son rire communicatif la fit sourire également.
-” Et bien, de rien dans ce cas.” Son humour pince sans rire, le fit rire encore un peu avant qu’il se redresse.
-” Au moins tu as pu voir quelle merveilleuse compagnie j’ai !”
-” Je te plains… les conversations doivent être vides…”
-” Rappelle-moi de ramener un mouchoir ! Je sens que durant cette année, tu vas encore me faire rire ou même pleurer de rire !” dit-il, alors que les portes s’ouvraient à nouveau.
-” Je n’oublierais pas ! Bonne journée… Monsieur le Président.” dit-elle, quittant l’ascenseur, pour se diriger vers son appartement. Elle avait besoin de retirer cette robe qui commençait sérieusement à peser. Quand elle rentra dans son appartement, elle enleva immédiatement ses chaussures. Ses pieds étaient douloureux chaque fois qu’elle devait parcourir des mètres, même des kilomètres. Elle put retirer sa robe et partir prendre une douche. Elle devrait penser à faire quelques emplettes, de nouvelles robes. Mais rien ne lui convenait, que la couleur noire et grise. Et il n’y en avait pas beaucoup. Malgré son salaire qui n’est pas des moindres, elle refusait de le dépenser. Quand elle revint, elle put chercher une tenue confortable et s’installer devant la petite télé et allumer pour voir les informations. Rien de bien encourageant !
-” Les gens aiment bien faire vivre un enfer aux autres…” marmonna-t-elle, allant se faire un thé alors que les informations d’un cambriolage lui parvenaient. Elle finit par occuper son après-midi à écouter les informations et voir les dernières robes de couleurs noires et grises. Plutôt rare et surtout assez chère ! Elle finit par en commander deux. Le dîner, elle a pu le prendre avec les autres employés. Les discussions sur sa nomination se bousculaient. Elle mangea sa salade et partit se changer les idées dans le parc public. Les lumières commençaient doucement à se tamiser, pour faire croire à l’organisme que la nuit tombait. Elle rejoignit son appartement et lut un peu avant d’aller se coucher. Malheureusement son téléphone sonna et la réveilla alors qu’elle dormait si bien. Clignant des yeux, elle jeta un regard à son réveil holographique et vit qu’il était à peu près minuit. Elle attrapa son appareil et vit que c’était un appel de Creg.
-” Allo ?” sa voix endormie résonna. Elle se massa le visage.
-” Excusez-moi de vous réveiller… mais on aurait besoin de voir avec vous… un détail… important pour le vaisseau !”
-” mmmh… j’arrive !” Elle se força à se réveiller, tout en râlant contre cet appel qui l’empêchait de dormir une nuit complète. Elle s’habilla et enfila des baskets, les seules qu’elle avait ! Elle emprunta l’ascenseur et fixa le ciel étoilé. Puis quand elle arriva à l’étage de la construction, elle remarqua que c'étaient des robots qui avaient remplacé les ouvriers. Ils la saluèrent d’un bonjour de leurs voix synthétiques. Elle vit un chien robotisé qui arriva et la salua en aboyant. Le caressant, elle vit Creg debout penché au-dessus d’un plan.
-” Ah ! Navré de vous avoir dérangé… j’ai… j’avais une question, et je ne pouvais pas remettre à demain, les robots devraient être reprogrammés ça m'aurait embêté !” dit-il partant dans de longues excuses.
-” Allez au fait Creg !” répondit-elle sèchement.
-” Voilà… c’est pour les chambres…” Elle haussa un sourcil.
-” Sérieusement ?”
-” C’est important, toute la disposition des pièces… fait partie de la structure, je ne pourrais pas la changer !”
-” Je vous écoute !” Elle croisa les bras.
-” Il n’y aura pas assez de place… pour dix chambres… séparés !” annonça-t-il, la laissant digérer la nouvelle. Son regard presque blasé lui fit peur et son silence aussi.
-” Mais on peut recourir à une solution !! Soit on fait des chambres ou ils seront à deux ou à quatres !” proposa-t-il avec rapidité.
-” Et comment comptez-vous vous y prendre ?” demanda-t-elle finalement.
-” hum… De faire des lits superposés… comme dans les bateaux ! Vous voyez les petits bateaux de plaisance ! On pourrait en faire… cela ne posera pas de problème !”. Elle soupira.
-” Je vous rappelle que les enfants ne se connaissent pas. Il va falloir savoir à l’avance qui va s’entendre avec qui pour les placer dans ses chambres ! Et puis Quatres dans une petite pièce ? Non ! Mettez les deux par deux. Mais par contre je vais demander quelque chose !” Creg nota et leva les yeux surprit mais inquiet aussi.
-” Oui ?” Sa voix semblait peu sûre.
-” Mettez une séparation qu’on pourrait ranger… si jamais ça tourne mal !” dit-elle calmement.
-” Oh… euh comme un paravent pliable ?”
-” Oui ! Mais je veux que ce paravent soit avec une serrure et une clé. Et c’est moi qui aura cette clé. Si je vois que les enfants sont trop tendus ou sur les nerfs… ou veulent s’écharper… je prendrais la décision !”
-” Euh… ça ne sera pas à un éducateur ?” demanda-t-il assez surpris.
-” Educateur ? Qui vous a dit qu’il y aura des éducateurs ?”
-” ça serait dans la plus grande logique…” répondit-il. Elle leva les yeux au ciel avant de s’éloigner.
-” Faites moi ça ! Je compte sur vous et la prochaine fois que vous m’appelez à minuit Creg, je vous ferais ravaler l’extérieur du vaisseau avec juste un pinceau !” lança-t-elle avant de rentrer dans l’ascenseur. Elle voulait se reposer, mais un appel arriva, la faisant lever les yeux au ciel.
-” Mais bon sang ! Personne ne veut que je dorme ou ça se passe comment ?!” s’écria-t-elle, un peu énervée. Elle finit par décrocher.
-” Allo ?!” sa voix était agressive.
-” Oups…! pardon Madame Flare de vous déranger !” elle retint le sourire ironique.
-” C’est pour quoi Harry ?” reconnaissant la voix de l’ingénieur informatique.
-” L’IA a réussi à filtrer toutes les personnes intéressantes ! Je vous les ai envoyés sur votre ordinateur !” Elle poussa un soupir.
-” Parfait ! Je vous verrais demain pour vous dire quel est mon choix !” dit-elle en raccrochant. Elle revint dans son appartement et prit un thé avant de s’installer devant son ordinateur et elle tomba sur des fiches avec les photos des gamins. Elle se mit à lire et dès la première phrase elle secoua la tête. C’était ça intéressant ?
-” Adore jouer aux jeux vidéos ! C’est une passion ça ?”. Elle passa à la prochaine fiche. Une fille blonde maquillée jusqu’aux ongles.
-” Adore les réseaux sociaux… Non merci ! Pas intéressant !” et elle passa à une autre fiche.
-” Aime la philosophie, pour faire quoi ? Devenir le plus grand sage de l’univers peut-être ?” ironisa-t-elle. Elle continua de passer les fiches et arriva déjà à vingt et là ce fût le pire moment.
-” Aime la musique et chanter… Mmmh… il faudrait bien quelqu’un qui sait jouer d’un instrument c’est vrai !” et elle vit qu’il y avait une petite vidéo. Elle cliqua dessus, et ses oreilles se firent agresser par le son hurlant d’une guitare électrique et d’un hurlement. Elle éteignit immédiatement la vidéo.
-” Mais… ils appellent ça de la musique ?! Voyons voir les autres !” et les autres ne furent pas mieux. De la trompette, ou alors de la batterie. Ou encore une voix qui hurle.
Voilà la conclusion du visionnage des trente profils potentiels. Elle partit se coucher, mais la migraine était arrivée. Ainsi, le lendemain matin, quand elle entra dans la salle informatique, tous les ingénieurs se figèrent.
-” Bon sang… elle est de mauvaise humeur…” marmonna un qui partit s’installer dans son espace.
-” Je vous conseillerai de respecter votre supérieure si vous ne voulez pas perdre votre place Carl !” dit-elle sur un ton cinglant. Harry attendait tranquillement avant qu’elle s’approche de lui.
-” Allons, dans la salle de réunion !” ordonna-t-elle. Il prit sa tablette et se dirigea vers la pièce fermée. Quand la porte se ferma, elle finit par lui lancer un regard long.
-” Quoi ? ça ne vous a pas plut les… profils ?” demanda-t-il, un peu surpris.
-” Entre les asociaux… les gamins qui braillent plus que chanter… qui massacre les pauvres instruments que leurs parents leurs offrent… les petites idiotes qui pensent que les réseaux sociaux vont les aider à construire une vie… j’ai vu mieux !” dit-elle. “Je vous ai envoyé les profils qui peuvent potentiellement m’intéresser, mais… pour le reste… c’est totalement non !”
-” Mais… Enfin, c’est du rock… du chant…”
-” Non ! Je veux des enfants qui jouent d’un instrument qui soit apaisant dans des situations très difficiles ! Et pas des excités qui sautent partout et qui vous provoquent des mal de crâne !”
-” Euh… vous parlez d’un instrument vieux comme le monde… Le piano ? C’est démodé !” s’écria Harry outré.
-” Trouvez-moi des profils qui correspondent à mes attentes et pas les vôtres Harry !” gronda-t-elle, claquant sa main sur la table et se penchant d’un air menaçant vers le pauvre ingénieur qui se fit petit.
-” Ok ! Ok ! J’en ai trouvé ! Deux ! Une fille et un garçon !” dit-il soupirant. Il montra les profils et elle finit par se calmer.
-” Bien. Dites-leur que je souhaiterais les rencontrer personnellement ! Et quand aux autres profils ?” demanda-t-elle, curieuse de savoir combien il y avait de candidats.
-” Euh… a vrai dire… peu…”
-” Peu ?”
-” Seulement deux…” avoua Harry, montrant l’ampleur de la catastrophe. Elle resta choquée qu’elle dû s’asseoir.
-” Comment ça se fait ?”
-” Ils se méfient on dirait bien… et puis… la communication n’a été donnée que rapidement !” indiqua-t-il.
-” Alors il faut faire du marketing !”
-” Ils refuseront. Pour eux, c’est pour les riches. Ils ne vous croiront pas !” dit-il, perplexe.
-” Il faut faire une publicité. Monter une vidéo. Harry ! Je vous laisse gérer ça !”
-” Euh mais moi je ne suis que…”
-” Pour celui qui m’a envoyé des profils d'hurluberlus qui hurlent jusqu’à m’en jfaire des migraines et m’empêcher de dormir, je vous conseillerais de vous taire et de faire ce que je demande !”
-” J’ai jamais fais de montage vidéo ! C’est à ceux qui savent en faire ! Et puis convaincre les gens… des autres milieux… comment faire ?”
-” Faites réfléchir vos méninges ! En tout cas, dès que vous aurez une idée, venez me voir !” dit-elle, quittant la pièce. Elle savait qu' appâter les gens par l’argent montrait déjà que vous faites partie de la sphère haute et donc que vous mettez un mur devant eux. Il fallait trouver un moyen clair et décisif afin de les convaincre de venir déposer des candidatures. Elle poussa un soupir. Ce n’était pas simple et tout ça n’arrangeait pas sa migraine.

Elle arriva devant le bureau de Frank, espérant qu’il soit présent pour l’aider à clarifier tout ça ! Elle toqua et entendit un vague entrer la rassurant sur ce point. Elle entra et quand la porte se ferme en coulissant dans un doux son, elle vit son ami d’enfance penché sur son ordinateur holographique, l’air sérieux et occupé. Il tourna les yeux vers elle et son visage se détendit immédiatement.

-”Ah Léa ! J’espère que tout s’arrange pour la sélection des candidats ?” Demanda-t-il avec espoir. Elle s’installa face à son bureau.
-” A vrai dire… pas vraiment…” Son étonnement se peignit sur son visage. Elle enchaîna.
-” Pour les enfants… d’ici oui ! Mais pour les autres enfants ça sera compliqué ! La publicité n’a pas été forcément bien faite… et ils risquent d’être méfiants à notre égard !” avoua-t-elle. Il s’appuya sur le dossier de son fauteuil au cuir blanc et marron.
-” Vraiment ? Mmh voilà un épineux problème !” dit-il, pensivement caressant son menton. Elle le regarda et croisa les bras ainsi qu’une jambe par-dessus l’autre.
-” Qu’est-ce que je peux faire selon toi ?” demanda-t-elle, espérant qu’il trouve une petite solution.
-” Je dirais que tu pourrais faire une campagne pour sensibiliser le public sur ce qui ce passe, je ne suis pas sûr qu’ils sachent parfaitement qu’elle est la situation !” proposa-t-il avant de poser ses avants-bras sur son bureau.
-” Je vois… j’ai déjà deux candidats pour…”
-” Léa ne te précipite pas ! Vas à ton rythme ! Tu n’as pas besoin de te forcer à choisir tel enfant pour telle raison ! Fais le, en les faisant passer pour tes propres enfants ! Est-ce que tu les protégeras ? Est-ce que tu les verrais s’entendre avec toi ? Pense à la communication ! Vous allez avoir un lien assez fort !” prévint-il, la coupant. La directrice de projets soupira. Il avait raison, sur ce point. Elle ne devait pas se précipiter !
-” Mais je peux déjà en rencontrer non ?”
-” Ne te laisse pas influencer par des préjugés aussi Léa ! Je te connais !” répliqua Frank souriant, amusé. La jeune femme leva les yeux au ciel et se leva.
-” Si tu as fini de me taquiner… je vais y aller !”
-” N’oublie pas le déjeuner !” lança-t-il alors qu’elle se dirigeait vers la porte.
-” Oui. Je serais à l’heure.” dit-elle, sachant qu’elle était très pointilleuse là-dessus. Elle n’était pas forcément prête pour aller déjeuner encore avec ses hommes… en costumes cravates, raides comme des dossiers de chaises et à l’esprit assez étroit. Elle laissa ses talons résonner et entendit le son d’une notification. Elle regarda son téléphone holographique lui annoncer que les deux rendez-vous pour les deux candidats était pour demain. “Espérons que ce ne soit pas des enfants étiquetés !” pensa-t-elle. Elle envoya la confirmation sur son agenda et parcourut les couloirs à nouveau pour prendre l’ascenseur. Elle vit comme toujours la Terre ronde, lointaine et le soleil qui brillait. Elle se détourna, arrangea ses manches et s’apprêta à sortir pour aller voir l’avancement du montage du vaisseau. Elle vit Creg, les cernes immenses qui faisait défiler des plans, les envoyaient dans un coin et dans l’autre.
-” Alors ?” Il eut un sursaut.
-” Oh bon sang Madame Flare ! Vous m’avez fait peur !” s’écria-t-il.
-” Donc ça veut dire que je rate quelque chose ?” demanda-t-elle avec son ironie implacable.
-” hum…j’ai pu… installer les lits comme il faut… Voilà les images !” dit-il, montrant les futures cabines. deux lits , pas très grands, plus la taille d’un sommier, une cabine de douche et surtout la fameuse porte qu’elle avait demandé.
-” Parfait. Et leurs affaires où est-ce qu’ils les rangent ?” demanda-t-elle, concentrée, cherchant soit un placard soit… des tiroirs sous les lits, mais rien.
-” Euh… je n’y ai pas vraiment pensé…” déclara l’ingénieur.
-” Etes-vous ingénieur ou êtes-vous autre chose ?! Il me faut des rangements ! Les enfants ne vont pas porter les mêmes affaires pendant plusieurs mois voyons !”
-” Mais si ce sont des gosses… de riches… alors… ils pourraient s’acheter…”. Il se tût, en voyant le regard assez menaçant de Léa.
-” Rajoutez-moi ce qu’il faut bon sang ! J’ai l’impression de réfléchir à votre place !” lança-t-elle cinglante avant de s’éloigner et vérifier que tous les ouvriers faisaient leurs boulots. Après être remontée, pour vérifier si tout le monde avait besoin de quoi que ce soit, elle put aller juste se changer pour le fameux déjeuner. Frank semblait rassuré, et elle savait pourquoi. Elle était capable de lui faire un faux-bond prétextant beaucoup de travail. La surveillance et surtout diriger les différents projets, que ça soit sur le plan agricole, sur le plan de la santé, ou même technologique, n’était pas de tout repos. Entre descendre et monter… même si les ascenseurs l’aidait, elle n’en pouvait plus. Et de plus, elle était de mauvaise humeur. Et chaque dirigeant des Pays Unies le remarqua et n’osa pas parler de leurs enfants et essayer de protester. L’atmosphère semblait devenir un peu plus respirable, malgré qu’elle se sentait à part dans ce lot… d’individus costumés. Ses réponses étaient calmes mais on comprenait qu’il ne fallait pas la chercher. Frank était plus qu’amusé par la situation et les œillades qu’elle lui lançait ne faisait qu'accroître cet amusement. Quand le déjeuner se termina, elle prit congé, oubliant rapidement ce qu’il y avait comme repas à ce moment-là. Elle devait repartir, pour voir l'avancée de ce qu’elle avait demandé à Harry.
Puis après une longue discussion et une réunion assez sérieuse sur les différentes publicités qu’ils pourraient faire, elle les laissa et resta dans ses appartements le reste de la journée. Le soir, son envie de sortir se promener dans le parc devint plus que vital et elle se retrouva donc dans cet endroit, qu’elle n’arrivait pas à définir. Le gazon était un gazon créé par l’homme. Modifié pour être exact. Mais elle s’y installa pour observer les étoiles. Elle se rappela ainsi comment tout ça avait commencé ! Comment la maladie s’était emparé d’une grande partie de ce vaisseau.

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