8. 8

Le courant nous a emporté au loin et, lorsque nous nous étreignons au bord de l’eau, c’est plus fort que moi : un irrésistible élan, mes sens exacerbés, son torse frissonnant, recouvert de gouttelettes, dont les muscles se bandent contre ma peau, ses mains qui me palpent, me pressent, me câlinent, le goût du sel sur mes lèvres, l’odeur de son ambre solaire, la caresse de la brise marine et celle du soleil à son zénith, le sable mouillé comme un lit d’amour, le ressac me grisent tellement que je m’abandonne, m’offrant toute à Julio.



Soudain, mon amoureux me donne un coup de pied et desserre l’étreinte. J’aperçois mon père qui nous observe et soutiens son regard en pensant : non, je ne suis plus la petite fille que tu te plaisais à faire saute