TOUT UN MONDE D'AMOUR DE LA MUSIQUE, PARTIE 3 : UNE FAMILLE ANGLAISE 1

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TOUT UN MONDE D'AMOUR DE LA MUSIQUE, PARTIE 3 : UNE FAMILLE ANGLAISE 1

TOUT UN MONDE D'AMOUR DE LA MUSIQUE, PARTIE 3 : UNE FAMILLE ANGLAISE 1

Cyril Van Eeckhoutte


1. Chapitre 1 : Violette Solange Superstar

Le taxi se gare devant le lycée français Charles de Gaulle à Londres. Maxime Herman donne un billet de 10 £ au chauffeur du taxi.
— Vous pouvez garder la monnaie, lui dit-il avec le sourire.
— Merci, Monsieur !
Maxime ouvre la portière côté passager, il la referme derrière lui. Les sœurs jumelles sortent de la voiture à l’arrière... Il est neuf heures quinze, Maxime, Camille et Annabelle entrent dans le lycée, ils arrivent tous les trois à l’accueil. Maxime s’approche de Laure Lemaire, la secrétaire assise derrière son bureau à l’accueil.
— Bonjour, Madame !
— Bonjour, Monsieur ! Bonjour, les jumelles !
— Bonjour, Madame ! Nous aimerions aller voir Violette Solange, elle travaille ici.
— Oui, suivez-moi.
Laure se lève de sa chaise, elle sort de son bureau à l’accueil. Maxime, Camille et Anna la suivent en marchant derrière elle.
Le visage ensoleillé dessiné au tableau à la craie jaune observe Violette qui écrit un texte sur son MacBook.
— Elle est là.
— Merci.
Violette tourne la tête et regarde Maxime qui entre dans la salle B12, suivi par les jumelles.
— Qu’est-ce que vous faites là ? leur demande-t-elle.
— Nous sommes venus voir si tout se passait bien.
— Comme tu peux le voir, tout se passe bien, Maxime ! Je te remercie.
— Tu continues d’écrire ton livre ?
— Oui, Anna.
Camille s’approche du tableau noir. Elle observe le soleil dessiné à la craie.
— Il est trop beau, le soleil ! dit-elle émerveillée. C’est toi qui l’as dessiné ? lui demande-t-elle.
— Oui, bien sûr, je n’ai que ça à faire ! Non, ça doit être un élève du lycée.
Maxime l’observe à son tour.
— Il est vachement doué.
— Oui, tout à l’heure, il m’a fait un clin d’œil.
— Ah bon ? Tu as dû rêver éveillée.
— Oui, eh bien, crois-moi si tu veux, il m’a fait un clin d’œil.
— D’accord.
Maxime marche vers la fenêtre pour voir la cour du lycée.
— On mange au restaurant, ce midi. Les jumelles sont d’accord.
— C’est d’accord. N’oublie pas de nous réserver une table pour quatre personnes, mes parents mangent à la cantine du lycée ce midi.
— Très bien, Madame. Alors, j’appelle le Gillray’s Steakhouse & Bar.
Maxime sort son téléphone portable de la poche de son jean. Il va dans ses contacts et il trouve le numéro de téléphone. Il appelle le numéro et porte son téléphone mobile à son oreille et à sa bouche.
— Bonjour, Monsieur ! J’aimerais réserver une table pour quatre personnes dans votre restaurant pour ce midi au nom de Herman Maxime, s’il vous plaît. À tout à l’heure ! Voilà !
Il est onze heures quarante, Violette arrive à l’accueil du lycée avec Maxime, Anna et Camille. Elle s’approche de Laure.
— Tiens, la clé de la salle B12, tu lui donneras.
Laure prend la clé.
— Oui, je lui donnerai. Tu travailles cette après-midi ?
— Oui, je vais revenir, j’ai encore des histoires d’amour à écrire au lycée.
— Cool.
— Tu peux mettre mon MacBook de côté sur ton bureau ?
— Oui.
— Je viendrai le récupérer après manger.
Laure prend le MacBook de Violette ; elle le pose sur son bureau à côté d’elle.
— Bon appétit à vous quatre !
— Merci, bon appétit à toi aussi ! À tout à l‘heure, Violette !
— À tout à l‘heure !
Au Gillray’s Steakhouse & Bar, Camille sirote son verre de jus d’orange avec une paille. Attablée face à elle, Anna mange son tartare de steak choppé à la main. Jaune d’œuf de cour confit clarifié, mayonnaise au vinaigre, pain frit au bœuf. Camille a pris la même entrée. À côté d’elle, Violette a pris en entrée des huîtres saucées au champagne, oignons de printemps, piment. Tout comme Maxime assis en face d’elle.
— Monsieur Pottier voudrait que j’accepte le poste de professeur d’anglais au lycée français pour la rentrée scolaire prochaine. J’ai beau lui faire comprendre que je ne l’accepte pas, il continue de me relancer sur le sujet.
— Qu’est-ce que tu veux que je te dise, c’est toi qui vois.
— Oui, mais je ne peux pas tout accepter. Je n’ai pas de clone
moi, Monsieur !
— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Le serveur s’approche de la table de notre petite famille, il tient une corbeille de pain à la main. Il pose la corbeille de pain au milieu de la table.
— Merci beaucoup ! lui dit-elle. On parlait de quoi, déjà ?
— Des clones. Les jumelles, vous vous régalez avec votre tartare ?
Elles regardent Maxime.
— Oui ! Oui !
Situé sur les rives de la Tamise, Gillray’s nous offre des vues spectaculaires sur le London Eye.
La petite famille franglaise passe à la suite du repas. Camille mange une salade de thon rouge. Haricots verts, tomates patrimoniales, patates douces, câpres, olives noires, œuf de canard à la coque, vinaigrette à l’anchois. Sa sœur jumelle, Anna, en face, a pris la même chose qu’elle. Violette se régale avec son assiette de lentilles et aubergines authentiques. Salade de cresson à l’orange
(végétalien). Face à elle, Maxime déguste le plat du jour.
— Ne me demande pas ce qu’il y a dans ce plat.
Camille lève sa main.
— Je peux aller aux toilettes, Violette ? J’ai envie de faire pipi.
— Oui, vas-y, ma chérie !
Camille se lève de sa chaise et sort de table. Elle a mis la robe verte que Violette lui avait achetée en vacances au camping.
Maxime regarde par la fenêtre à côté de lui.
— C’est magnifique, cette vue sur le London Eye !
Violette regarde à son tour dehors.
— Oh oui. Prends-moi en photo, mon amour ! J’ai pris mon appareil photo numérique dans mon sac à main.
Violette se penche pour prendre son sac à main posé sur le sol, juste à côté d’elle. Elle se lève, Maxime se lève aussi. Elle lui donne son numérique.
— Tu sais comment on prend des photos avec ?
— Oui, j’appuie sur le bouton au-dessus.
— Voilà. Alors, je me mets là.
— Je peux venir avec toi ?
— Oui !
Annabelle se lève pour se placer juste à côté de Violette.
— On n’attend pas Camille ? lui demande-t-elle.
Maxime regarde dans l’objectif de son appareil photo numérique.
— Si, on va l’attendre, lui répond-il.
Cinq minutes plus tard, Violette souriante commence à s’impatienter. Son sourire disparaît de son visage.
— Bon, elle se dépêche ? crie-t-elle agacée.
Tous les gens la regardent.
— Ils veulent ma photo, ceux-là ? leur demande-t-elle.
Maxime rigole. Camille sort des toilettes, Anna la voit
arriver.
— Elle est là !
Camille s’approche de sa sœur jumelle.
— Chouette, une photo ! dit-elle. Je me mets où ?
— Mets-toi à côté de moi !
Camille se met à côté de Violette.
— C’est bon, je peux vous prendre en photo ?
— Yes.
Maxime appuie sur le bouton pour prendre une photo.
— On peut essayer d’en faire une avec un sourire.
Violette s’efforce de sourire entre les jumelles.
— La prochaine fois, je viendrai avec mes parents.
— Parfait !
— Il faudra que je récupère mon MacBook au lycée français Charles de Gaulle.
Tout le monde à table est passé au dessert. Camille et Anna ont pris une tarte au citron et à la vanille meringuée à partager.
Maxime et Violette n’ont quant à eux pas pris de dessert.
Maxime regarde Camille manger.
— Tu as de la meringue à la vanille, juste là.
Maxime touche le côté droit de sa bouche avec son index.
Camille l’observe et passe sa langue à côté de sa bouche. Anna rigole parce qu’elle en a plein la figure. Violette lui donne sa serviette en papier.
— Tiens, ma gourmande !
— Merci. Elle s’essuie la bouche et le visage avec.
Une Londonienne assise à la table d’à côté rigole.
— A true baby ! lui dit-elle.
— Oui, je suis un vrai bébé ! lui répond-elle.
Il est treize heures quarante-cinq, Violette, Maxime, Anna et Camille sortent de Gillray’s Steakhouse & Bar. Un taxi londonien les emmène jusqu’au lycée français Charles de Gaulle. Le taxi se gare juste devant le lycée.
— Thank you very much ! lui dit-elle. On se retrouve tout à l’heure à la maison !
Maxime, Anna et Camille sont à l’arrière du taxi jaune.
— À tout à l‘heure ! lui répondent-ils.
Violette referme la portière du taxi. Camille lui fait signe par la fenêtre. Violette marche jusqu’à l’entrée du lycée français Charles de Gaulle et croise des lycéens et des lycéennes qui la prennent en photo avec leur smartphone.
— Hello, Professor Solange !
— Hello !
— Look, she is here ! lui dit-il.
— Eh oui, elle est là ! lui répond-elle.
— Hello, Professor Solange ! Je peux faire un selfie avec vous ?
— Oui.
Le lycéen s’approche au plus proche de Violette, il prend un selfie avec elle. C’est Mario.
— Bon, j’y vais, laissez-moi tranquille !
Violette tient son sac à main près de son corps. Elle ouvre la porte d’entrée du lycée français et puis s’approche de Laure à l’accueil.
— J’en peux plus de ces jeunes qui me prennent en photo avec leur smartphone, lui dit-elle.
Laure lui sourit en lui donnant son MacBook et la clé de la salle B12.
— Bon courage !
— Merci.
Violette prend son MacBook dans sa main et la clé ans l’autre main.
— Il va falloir que j’évite tous ces élèves ! lui dit-elle.
— Oui.
Violette regarde le groupe de lycéens et de lycéennes qui lui barre le passage pour aller jusqu’à la salle B12. Elle arrive devant la porte de la salle B12, elle met la clé dans la serrure et puis l’ouvre. Elle marche avec son MacBook à la main jusqu’à son bureau. Elle le pose dessus. Le soleil dessiné à la craie au tableau l’observe toujours... Le directeur Harry entre dans la salle B12. Violette se lève de sa chaise.
— J’ai quelque chose à vous dire au sujet de vos élèves.
— Oui je vous écoute !
— Pouvez-vous leur dire d’arrêter de me prendre en photo avec leurs smartphones ? Je me trouve énorme et je ne suis pas une célébrité.
— D’accord, je vais demander à ma secrétaire de vous faire une affiche interdisant l’usage du smartphone dans les couloirs du lycée. Si c’est ce que vous voulez, je lui demanderai de l’imprimer et de la scotcher sur votre porte.
— Merci beaucoup, Monsieur Pottier.
— Je vous ai fait livrer un bouquet de fleurs à votre domicile pour vous souhaiter la bienvenue dans notre équipe.
Je n’ai pas encore signé le contrat pour la rentrée prochaine, c’est non !
— Très bien, si vous le prenez comme ça, je m’en vais !
Le directeur sort de la salle B12. Violette ouvre son ordinateur portable. Elle branche la prise de la batterie sur la prise au mur. Elle retourne s’asseoir à sa chaise derrière son bureau. Elle insère sa clé USB dans le port USB de son MacBook.
Il est quatorze heures, la sonnerie du lycée français Charles de Gaulle retentit. La professeure Annick Solange entre dans le couloir des salles B, ses élèves de sa classe de première la suivent.
— Silence, les première ! leur crie-t-elle.
Violette Solange se lève se sa chaise, elle marche jusqu’à la porte. Elle passe sa tête pour regarder dans le couloir. Elle voit que sa maman continue de marcher jusqu’à la salle B10.
— Ça va, ma chérie ? lui demande-t-elle.
— Oui. Je rentre, ils vont me voir.
— Ils ne vont pas te manger, mes élèves.
— Je sais, mais ils vont vouloir me prendre en photo !
La professeure Annick Solange insère la clé de la salle B10 dans la serrure.
— Entrez !
Ses élèves entrent dans la salle B10. Annick marche jusqu’à la salle B12 pour retrouver sa fille.
— Ils t’ont prise en photo ? Explique-moi.
— Oui, j’en ai parlé à monsieur Pottier, il m’a dit qu’il allait demander à Laure qu’elle fasse une affiche pour leur interdire d’utiliser leurs smartphones dans les couloirs du lycée français. Elle va venir la scotcher sur ma porte. Parce que c’est moi leur cible !
Annick rigole.
— C’est sûr que quand on parle à la radio, tout le monde nous écoute !
— Oui.
— Bon je te laisse travailler sur ton livre, mes élèves m’attendent ! Si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver !
— Oui, Maman.
Annick retourne en salle B10, Violette retourne s’asseoir derrière son bureau. Elle ouvre son document Word qu’elle a nommé Violette Solange - Love in high school.
Laure Lemaire arrive dans le couloir des salles B, une feuille A4 à la main, un rouleau de scotch dans l’autre. Elle passe devant la salle B10 puis arrive en marchant devant la porte ouverte de la
salle B12. Violette la regarde. Laure entre dans la salle, elle s’approche de Violette. Elle pose la feuille sur le bureau de Violette : on voit une main noire tenant un smartphone derrière un rond rouge le barrant. La mention « Smartphone interdit » est écrite juste en dessous.
— Génial ! fait-elle.
— Je vais la scotcher sur ta porte. J’en ai déjà scotché une sur la porte du bureau d’Harry Pottier.
— Tu as très bien fait ! C’est comme ça que j’aurai la paix !
(Violette rigole.) Au Conservatoire d’Arras, c’est comme ça, c’est écrit dans le règlement intérieur.
Laure scotche la feuille sur la porte de la salle B12. Elle retourne dans la salle avec Violette.
— Alors, ça te fait quoi d’être la nouvelle star du lycée français Charles de Gaulle ?
Violette souffle.
— Tu parles, je supporte même plus de me voir en photo, je me trouve énorme avec mon gros ventre. On dirait une baleine.
— Mais non, tu es dure avec toi-même, moi je trouve que tu es une très jolie femme enceinte, au contraire. Tout le monde le dit !
— Oui, toi, tu as de la chance tu es fine comme un haricot.
— Mais j’étais comme toi avant. Et ta mère, elle en pense quoi de tout ça ?
— Elle m’aime, c’est tout. Tu as vu !
— Tu veux savoir la vérité ? C’est Harry Pottier qui lui a dit d’aller en salle B10 avec ses élèves pour être plus proche de toi. Il a modifié son planning d’utilisation des salles de classes exprès pour qu’elle se rapproche de toi.
— Pour qu’il se rapproche de moi, oui. Il veut me faire changer d’avis pour que j’accepte sa proposition d’offre d’emploi de professeur d’anglais dans son lycée à la rentrée scolaire prochaine. Il veut me faire douter encore une fois. Mais je serai déjà rentrée en France. Donc, il pourra tout tenter
pour me faire changer d’avis, j’ai déjà pris ma décision.
— Bon, c’est toi qui vois. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles, tu sais où je suis.
— Oui. On dirait ma mère quand tu dis ça.
— Ah bon ?
— Oui.
— Qu’est-ce qu’elle t’a dit, ta mère ?
— La même chose que toi.
— Bon, je te laisse travailler sur ton bouquin. À plus !
— À plus !
Laure marche pour sortir de la B12.
— Laure ?
— Violette !
— Merci pour tout, lui dit-elle. Merci pour ton écoute et merci pour ta bienveillance, ajoute-t-elle.
— Je t’en prie.
Il est seize heures, la sonnerie du lycée Charles de Gaulle retentit.
Violette se lève de sa chaise de bureau. Elle marche vers la porte de sa salle de classe. Elle passe sa tête dans le couloir et puis elle voit les élèves en classe de première de sa mère, professeur Solange, qui sortent de la salle B10, après deux heures de cours de français. Un élève la regarde, elle se cache tout de suite en entrant sa tête dans la salle B12.
Ouf, il ne m’a pas vue, se dit-elle.
— Elle est là ! crie-t-il.
Dans le couloir, ses camarades se pressent d’aller la voir en salle B12. Violette se cache derrière la cloison juste à côté de la porte. Le lycéen arrive devant la porte grande ouverte, il passe sa tête à l’intérieur de la salle de classe. Il ne voit personne.
— Je sais que vous êtes là, professeur Solange.
— Que voulez-vous ?
— Je peux me prendre en photo avec vous ?
— Les smartphones sont interdits dans les couloirs, c’est affiché sur ma porte !
— Juste une photo, s’il vous plaît, Professeur.
— Juste une, et tes camarades n’ont pas le droit de me prendre en photo.
— Merci, Professeur !
Igor, le lycéen de dix-sept ans, se place juste à côté de Violette. Il tend son bras devant lui. Il tient son smartphone dans la main en face de lui et de Violette, il fait un grand sourire.
— Faites un sourire ! lui dit-il.
Violette refuse de sourire. Si elle sourit, c’est eux qui gagnent. Le selfie est pris.
— Merci ! Venez les amis, les smartphones sont interdits ici !
Ses camarades le suivent sans rien dire dans le couloir des salles B. Le professeur Annick Solange sort de sa salle de classe. Elle referme la porte derrière elle. Elle insère la clé dans la serrure et ferme la porte à double tour. Elle marche avec son cartable en cuir noir à la main et sa clé dans l’autre main vers la sortie du long couloir. Violette entend les talons du professeur Annick Solange claquer sur le sol carrelé du couloir. Elle est retournée s’asseoir à son bureau ; elle pense à sa mère en regardant sa photo de famille en fond d’écran de son MacBook. À ce soir, Maman, ma petite Plume. Elle ouvre le document Word sur lequel elle écrit son livre en anglais...
Il est dix-sept heures, Violette referme la porte de la salle B12 derrière le soleil dessiné à la craie au tableau, le symbole de la main noire tenant le smartphone interdit est affiché sur la porte. Violette insère la clé dans la serrure, elle ferme la porte à clé. Puis elle marche dans le couloir avec ses talons. Elle tient son MacBook dans une main, la clé de la salle B12 et son sac à main dans
l’autre main... Violette arrive à l’accueil du lycée français Charles de Gaulle. Elle s’approche de Laure.
— Tiens, je te rends la clé de la salle B12, lui dit-elle.
Laure prend la clé dans sa main.
— Merci ! lui répond-elle. Tes parents sont déjà partis.
— Ah, d’accord. À demain !
— À demain !
Violette marche vers la porte de sortie du lycée. Elle ouvre la porte, les bras chargés. Son père la klaxonne dans sa voiture. Il s’est garé devant le lycée français Charles de Gaulle, où il travaille. Sa petite chienne passe sa tête au carreau. Violette la reconnaît, elle s’approche de la voiture, elle ouvre la portière.
— Pousse toi, ma petite Plume, ton éléphantesque maîtresse va t’écraser ! rigole-t-elle.
Hervé met Plume sur le siège arrière.
— Tu vas mettre ton ordinateur portable dans le coffre, à l’arrière.
— Oui.
Plus tard, Violette s’installe côté passagère.
— Ça a l’air d’aller mieux, toi !
— Oui, je vais très bien, merci, Papa !
Elle referme sa portière.
— Ta mère m’a parlé de toi.
— Ah oui ?
Hervé démarre la voiture... Il gare sa voiture dans l’allée du garage... Attablés dans la salle à manger, Violette, Maxime, Hervé, Camille et Anna attendent Annick qui porte une marmite avec des maniques dans la cuisine. Maxime regarde Violette assise à côté de lui.
— Raconte-moi ton après-midi au lycée.
— Eh bien, j’ai été la cible de plein de paparazzis en herbe qui voulaient tous me prendre en photo. Et ce, bien que ce soit interdit.
Annick arrive dans la salle à manger avec sa marmite.
— Attention, c’est très chaud !
Elle la pose sur un dessous-de-plat au centre de la table. Elle soulève le couvercle.
— Et voilà la bonne sousoupe aux légumes du jardin !
— Donc, je disais que j’ai pris un selfie avec un élève de ta classe, Maman !
— Ah bon, vous avez fait ça ?
— Oui. Bien que ce soit interdit.
— Il faut être plus autoritaire, ma chérie. Parce que si tu laisses tout passer, après, t’es cuite.
— Oui, Maman. Je leur ai dit que les smartphones étaient interdits, comme affiché sur ma porte, mais je pense qu’ils vont recommencer demain. Ils m’ont dans le collimateur.
— Je vais demander à monsieur Pottier qu’il en mette plus dans le lycée, dans les couloirs.
— Oui, Maman, tu as raison.
— Mais ils vont tous les enlever, ils ont déjà fait ça au lycée, lui dit-il.
— C’est vrai, Papa ? lui demande-t-elle.
— Oui. Il faudrait qu’il ajoute une ligne en plus dans lerèglement intérieur du lycée interdisant l’usage du smartphone et si José en voit un dans le couloir, il le lui confisque, c’est tout.
— Oui, Papa. Nous, au conservatoire, les smartphones sont déjà interdits en cours et dans les couloirs, lui dit-elle. J’en ai déjà confisqué plusieurs, ajoute-t-elle.
Annick sert une louche de soupe dans le bol de Camille.
— Merci. Elle est à quoi la soupe ? lui demande-t-elle. C’est de la soupe aux poireaux et aux oignons lui répond-elle.
— Tu aimes cela ?
— Oui.
Camille sourit à Annick qui sert une louche de soupe dans le bol d’Anna assise à côté d’elle.
— Merci.
Elle s’approche de sa fille Violette avec sa marmite de soupe dans les mains.
— Toi, je sais que tu aimes bien ma soupe, lui dit-elle.
— Oui, Maman.
— J’ai juste une question, Maxime.
— Oui, Hervé, je vous écoute.
— Vous fumez ?
— Ah non, ça, jamais de la vie, j’ai horreur de ça.
— Maxime est Nicophobe, Papa.
— Nicophobe, ça nous fait un point commun, alors. Moi, c’est pareil, lui dit-il. On a renvoyé des élèves du lycée français à cause de ça. Ils avaient enfreint le règlement en fumant des joints dans la cour du lycée, lui dit-il. Et la sanction, c’est l’exclusion, ajoute-t-il.
— Je te sers une louche de soupe dans ton bol, Maxime ?
— Oui, je veux bien, merci.
Annick sert une louche de sa bonne soupe dans le bol de Maxime.
— Faites attention de ne pas vous brûler, elle est très chaude.
— Oui, je vais souffler dessus, merci, Annick.
Anna lève sa main comme à l’école.
— Hervé ! dit-elle.
— Oui, Anna, on t’écoute.
— C’est qui José ?
— C’est le surveillant général au lycée français CDG.
— Ah, d’accord. Il est gentil ? lui demande-t-elle.
— Oui, il est très gentil, lui répond-il.
— Nous, notre surveillant s’appelle Joseph et il avait déjà confisqué le téléphone portable d’Arthur et de Charlie. Ce sont des musiciens de notre groupe de musique. Et devine comment il l’a récupéré ?
Hervé s’interroge en regardant Anna.
— Il est allé voir le directeur dans son bureau ? lui demande-t-il.
— Oui, mais il n’était pas là. Il l’a récupéré lui-même et il avait failli se faire prendre parce qu’il avait entendu des bruits de pas dans le couloir du bureau du directeur monsieur Capucin.
Tout le monde à table mange sa soupe. Plume mange ses croquettes.
La nuit est tombée sur la maison de la famille Solange.
La lune brille dans le ciel londonien. Le soleil apparaît pour prendre sa place dans le même ciel.

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